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26 febbraio 2019 2 26 /02 /febbraio /2019 13:10

Il modello jarryco nella scrittura dada

 

La ricezione dadaista di Jarry si traduce inoltre attraverso degli aspetti di forma e di contenuto, integrati nella scrittura di Ribemont-Dessaignes ed a quella dei suoi compagni demolitori. Tenteremo, nella parte che segue, di evidenziarne alcuni tra i più notevoli.

Lo stesso principio si applica al presidente Chihuahua y Aragon, che proibisce al suo popolo di ubriacarsi, ma ammette l'alcool chiamato "acqua lustrale" o "antidoto"; descritto come un "saggio moralista" e un "grande uomo di Stato", si rivela ispirato dalle leggi in uso negli Stati Uniti, il che fornirebbe l'occasione a Georges Ribemond-Dessaignes di volgere in derisione lo spirito proibizionista americano (ibid., p. 95-96). Lo stabilimento di una mitologia derisoria ed ingenuamente sovversiva, con al suo centro il "tipo" di Ubu e le sue potenzialità distruttive, il suo ruolo di "demolitore impenitente" [42].

Già Catulle Mendès, l'indomani della prima presso Lugné-Poe, aveva segnalato la novità del personaggio jarryco, sorto per rimanere: "fatto di Pulcinella e di Polichinelle, di Punch e di Karagueus, di Mayeux e di Joseph Prud'homme, di Robert Macaire e di Thiers, del cattolico Torquemada e dell'ebreo Deutz, di un agente della sicurezza e dell'anarchico Vaillant, enorme parodia impropria di Macbeth, di Napoleone e di un protettore diventato re, esiste oramai, indimenticabile. Non vi sbarazzerete di lui, vi perseguiterà, vi obbligherà senza tregua a ricordarvi cos'era, cos'è; diventerà una leggenda popolarte dei vili istinti, affamati ed immondi; ed il signor Jarry [...] avrà creato una maschera infame" [43].

Al di là del gesto liceale, la caricatura scolastica che lo vide nascere al liveo di Rennes, Padre Ubu è, come spiegano Décaudin e Daniel Leuwers, "un essere mitico, figura di borghese, come si suggerito alcune volte, ma più ancora di stupidità, di viltà e della cattiveria umana" [44].  La sua virtualità avrà infleunza, in modi diversi, su Apollinaire, Roussel, Tzara, Ribemont-Dessaigens, Vaché, Crevel, per non citare che alcuni. Questi scrittori tentano di riprodurre il suo potere di annichilimento alleando l'inquietante al comico. "Ubu Re è la sintesi di un guignol tragico e ridicolo che si svolge ogni giorno nella vita reale", affermava Ezaea [45].

La libertà come attributo essenziale della poetica e della biografia jarryica. Tzara scopriva un "significato altamente poetico" negli aneddoti della vita, di Jarry, una vita che, "nel suo comportamento esterno", è stata "un'immensa antifrasi" [46]. L'identificazione autore personaggio, in parte coltivata da Jarry, andava sino all'adozione nella vita quotidiana del linguaggio irregolare ed ufficiale così come del comportamento ardito ed irriverente di Ubu. I dadaisti vi discernevano una visione critica dell'esistenza, un'assimilazione degli uomini a tanti pulcinelle, burattini, "palotins". Una tale prospettiva avrebbe delle ripercussioni sullo statuto dei loro eroi. Così 

 

 

 

répercussions sur le statut de leurs héros. Ainsi Ribemont-Dessaignes privilégie-t-il les êtres hors norme. Souvent, les personnages secondaires composent une faune hétéroclite. On trouve, dans L’autruche aux yeux clos, le gros
Mexicain borgne, tenancier de l’Hôtel de la Cordillère ; Peru-Peru (notons le redoublement), un vieillard indien diseur de bonne aventure, qui vit entouré de serpents borgnes ; la sage-femme aveugle et une voyante appelée «Mme de l’OEil », que consulte Marie Azote/Titine lorsqu’elle
tombe enceinte ; dans Clara des jours, le tandem Sam People (un boxeur nègre) et M. Xénophon (un nain « jaunâtre et ridé », homonyme d’un personnage du Bourreau du Pérou), qui se disputent la paternité de Clara, fille d’une prostituée au nom suggestif d’« Amélie Vorace » ; dans
Céleste Ugolin, les maîtresses successives d’André Vésuve : Violette, dite Nenoeil, une prostituée aveugle, et la grosse Sésame, que « Dédé » va voir après s’être lassé de la beauté de la première. 

 

3. L’association de la vulgarité et de l’idéalité. Cette combinaison a pour résultat de les neutraliser toutes deux. Le thème est constant chez Ribemont-Dessaignes, traité parfois sur le simple mode allusif. Ainsi, dans Céleste Ugolin, quand Stella rappelle à son mari qu’un médecin a décelé en lui « une tendance trop affirmative », elle lui fait cette recommandation « zéroïste » : « il faut que tu conçoives ne fût-ce que le zéro47 ». Dans cette optique, les basfonds communiquent avec les sommets ; le bas-ventre permet de rejoindre l’esprit, invalidé par ses seules opérations. Pensons à l’image du « bel incendie spirituel » provoqué par le Maréchal Venise lorsqu’il décide de brûler les bibliothèques et les livres rares ; la « pensée qui grille » répand alors « une odeur de cochon brûlé48 » (cochon désignant aussi bien l’animal que l’individu « goujat » ou « vicieux »). Bon nombre de commentateurs de Ribemont-Dessaignes, de Jotterand à Gilles Losseroy, ont d’ailleurs estimé que la superposition du bas et du haut est l’un de ses thèmes prépondérants. L’image du « rat Pipi », cette bête fabuleuse qui allie le sacré au scatologique dans L’autruche aux yeux clos, en est un exemple représentatif : les ancêtres ivoiriens de Bill The craignent comme la peste ce « rat qu’on n’a jamais vu et qu’on ne verra jamais49 ».

 

4. L’identité des contraires ; le déni pataphysique de l’existence des opposés. Jarry avait créé la ‘Pataphysique comme science théorisant la déconstruction de la réalité et sa reconstruction dans l’absurde. L’identité des contraires résultant de ce chassé-croisé entre le détruire et le construire est l’un des principes fondamentaux de l’art— ou de « l’anti-art » — dadaïste, résolu à pousser plus loin que Jarry l’affirmation de la négation. Un énoncé et son contraire coexistent afin de révéler un état de fait inatteignable, selon Dada, par quelque autre moyen. Il s’agit de postuler non pas une seule logique, mais une infinité de logiques, quitte à ce qu’elles s’invalident réciproquement. Ce principe a tout pour déconcerter : « Je voudrais— je voudrais être Christophe Colomb », se dit Céleste Ugolin, non pas pour découvrir l’Amérique mais, plus prosaïquement, pour « donner ou recevoir la syphilis50 ». Au début de L’autruche aux yeux clos, Bill The et Nu-Un sont présentés comme les guides de Boy Hermes lors du périple les menant du sud du Texas par-delà la frontière mexicaine, mais le texte précise aussitôt qu’ils ne connaissent en rien les lieux à parcourir. De l’amalgame d’un sens et de son contresens surgit un troisième sens insolite qui, affirmatif et négatif à la fois, n’a pas la tâche de « signifier » intelligiblement, car la (sur)réalité qui s’exprime n’a pas à être ordonnée par la compréhension ou la connaissance ; elle a l’aspect du chaos dont tout, pour Dada, participe.

 


5. L’humour, parfois orthographié « umour », nécessairement noir, outrageant, délirant. En raison de son côté acide, la visée de l’humour n’est guère de faire rire. Tzara estime que Jarry a, « avec une singulière conscience, extrait l’humour d’une certaine base crapuleuse où se complaisait le comique en lui donnant sa signification poétique » et qu’il a su mettre à profit la surprise et l’insolite51. Il s’agit de surcroît d’« un humour machinal, pseudo-scientifique, un humour à base de mathématiques52 ». René Daumal formule un avis analogue lorsqu’il écrit, en 1929, que [le] rire pataphysique, c’est la conscience vive d’une dualité absurde et qui crève les yeux ; en ce sens il est la seule expression humaine de l’identité des contraires […] ; ou plutôt il signifie l’élan tête baissée du sujet vers l’objet opposé et en même temps la soumission de cet acte d’amour à une loi inconcevable et durement sentie […]53.

 


6. La vision de l’amour, prouesse physiologique et anti-sentimentale. C’est la donnée initiale du Surmâle : « L’amour est un acte sans importance puisqu’on peut le faire indéfiniment », affirmait André Marcueil devant ses hôtes du château de Lurance54. En dérive un érotisme féroce, qui fera l’objet d’un traitement privilégié chez Ribemont-Dessaignes. Pour l’auteur de Céleste Ugolin, tout acte semble trouver son point de départ dans Éros, et l’humain être mû par son corps, ses pulsions et ses instincts. Les rapports corporels, les sensations et les désirs seraient les véritables modes de participation de l’individu aux choses de la vie. En procèdent une vision délurée de la femme, archétype de la fausse vierge, ou de la prostituée nymphomane, ainsi qu’un schéma récurrent : l’amour transmué en viol, ou l’engrenage infernal rage de posséder l’autre — furie de dépossession, que l’on trouve aussi bien dans le jeu du chat et de la souris auquel se livrent Boy Hermes et Marie Azote que dans la série d’efforts déployés par Céleste Ugolin afin de se guérir de l’obstacle d’amour en cumulant paradoxalement les conquêtes féminines. L’une de ses interrogations insolubles est révélatrice à ce sujet : « Qui donc me délivrera de la danse et de ce bocal d’amour, pourrai-je aussi, moi, ne pas y confire55? »

 


7. Les thèmes de la cruauté, de l’assaut radical. Les illustrations de ces thèmes, chez Ribemont-Dessaignes, foisonnent. On peut citer parmi elles la scène où Céleste Ugolin écarte les importuns qui forcent Stella à jouer du piano, avant de lui refermer le rabat du clavier sur les doigts, sans crier gare et en lui faisant craquer les os (par rapport au fétichisme du « petit doigt » qu’il aimait sucer, ce geste s’interprète comme un soubresaut d’amour-haine). Derrière la cruauté et l’assaut brutal se profile l’idée d’une obligation de pousser la vie hors de ses limites, faisant naître une facilité à tuer, à se tuer, voire à s’entretuer. Pensons, en plus des exemples de massacre fournis par le théâtre dessaignien, au suicide de Michel, le jeune amant d’Ariane, dans le récit du même nom ; songeons à Daniel Lafleurette, dans Le bar du lendemain, qui décide spontanément d’attenter à ses jours, puis se ravise ; citons Sam People, qui tue M. Xénophon dans Clara des jours, après une rixe au sujet de la paternité de la petite Clara ; ou encore, mentionnons les meurtres perpétrés sans le moindre scrupule apparent par Boy Hermes (d’exaspération, il étrangle l’Indienne muette, qui meurt « vite fait56 ») et par Ugolin, alias Iggledon, qui tue Violette par « post-méditation » (une fois le crime commis, il invente un motif, au demeurant flou : elle devait mourir parce qu’elle ressemblait trop au portrait qu’il a peint d’elle ; il l’a tuée pour faire quelque chose, pour faire le fou ; ou, simplement, pour s’en évader, comme il s’était évadé de sa femme « prison »). À la toute fin du roman, le meurtre de M. Cinereanu, pour lequel Ugolin sera exécuté, se justifie par la nécessité de la cruauté et de l’assaut violent : il s’agit d’accomplir un « beau crime social », de frapper un homme politique, indifféremment de son orientation de gauche ou de droite, le geste en soi étant obscurément requis, un peu comme pour Lafcadio assassinant Amédée Fleurissoire dans Les caves du Vatican ou Meursault tuant l’Arabe dans L’étranger. « Cet acte, observe Charlotte F.
Gerrard, ressemble à un acte gratuit57. »

 


8. La désarticulation du langage. Elle s’illustre notamment par la tendance de Jarry à inventer ou à déformer des mots (« merdre », « cornegidouille », « tuder », « phynance »…), à jouer sur les lieux communs et le sens littéral des mots, à exagérer les ridicules, à alterner les registres (élevé, affecté, vulgaire, argotique, scatologique)… Dans un numéro des Cahiers de l’Association internationale pour l’étude de dada et du surréalisme, Marc Angenot a bien fait voir que cette joyeuse verbosité constitue le fondement premier du projet dada : « Toute la démarche de Dada et du surréalisme s’éclaire dès qu’on essaie de retrouver la réflexion sur le langage qui la sous-tend58. » Le délire linguistique vient traduire une irrationalité incontrôlable qui est, pour Dada, l’une des grandes révélations consécutives à l’expérience de la guerre de 1914-1918 (Ionesco, Beckett, Adamov feront de même après 1945). Nous retrouvons l’idée que les efforts humains de communiquer rationnellement se sont révélés honteusement infructueux. Dans le septième manifeste dada, par exemple, Tzara répète le mot « hurle » à deux cents reprises. Dans « Manifeste baccarat », GRD reprend celui d’« aridité » en bouleversant l’ordre des lettres (à la fin, on peut lire « ritédia »). Dans « Au public », une phrase semble relever d’un authentique non-sens : « Ki Ki Ki Ki Ki Ki Ki Ki ». De tels jeux langagiers témoignent du refus de Dada de prendre au sérieux l’art et la littérature, mais aussi de l’idée que la vitalité du public ou du lecteur peut se manifester par une succession de sons apparemment absurdes, mais susceptibles de correspondre aux cris arrachés à un destinataire ramené à un état de spontanéité primitive. Le mot «Mtasipoj », dans L’autruche aux yeux clos, composé au hasard pour se débarrasser d’une femme oppressante (Isabelle, une figure singulière de violeuse), se met à obséder Boy Hermes, puis devient un mot de passe révolutionnaire en remplacement de l’hymne national, avant de se muer en mot fétiche,
produisant un effet magique sur l’Indienne muette (il la remplit d’allégresse alors qu’elle reste placide devant les mots du vocabulaire régulier). « Mtasipoj », dont les occurrences sont nombreuses, « a l’air d’avoir un sens, conclut Boy Hermes. Tous les mots ont d’ailleurs un sens. 
Il suffit de le leur donner59. »

 

 

 

 

 

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31 gennaio 2019 4 31 /01 /gennaio /2019 07:00

Résurrection (1917-18), una rivista vallone d'avanguardia durante la prima occupazione tedesca

Georges-Henri Dumont

(Comunicazione alla seduta mensile dell'8 dicembre 2001)

 

1917. I belligeranti della grande carneficina europea sono conciati male. Così come i Tedeschi avevano fallito a Verdun, i Francesi si sono fatti schiacciare davanti alla cresta del Chemin des Dames. Gli ammutinamenti si sono moltiplicati nell'esercito francese e sono stati spietatamente repressi. Gli Spartachisti compiono dei progressi in Germania dove dei marinai si sono sollevati a Wilhelmshaffen. In Italia, i socialisti hanno richiesto "la pace senza annessioni, né indennità di guerra". La rivoluzione si avvicina al suo trionfo in Russia. Ciò va a vantaggio degli Austro-Tedeschi, ma gli Stati Uniti entrano nel conflitto; si dovrà tuttavia 

 

 

 

 

 

re ». La révolution approche du triomphe en Russie. Cela fait l’affaire des Austro-Allemands mais les États-Unis sont entrés dans le conflit; il faudra cependant attendre de longs mois avant que l’armée américaine devienne vraiment 

opérationnelle. 

 

Pendant que l’armée belge se cramponne dans les tranchées du front de l’Yser, à l’arrière, la population tente de survivre malgré les pénuries alimentaires, la déportation de dizaines de milliers d’ouvriers, les écrasantes contributions de guerre, les réquisitions de cuivre et de laine. Tel est le contexte dans lequel Clément Pansaers se prépare à lancer une revue littéraire d’avant-garde. Nul ne le connaît dans le grand public. Il est vrai que ce Flamand, né à Neerwinden en 1885, a commencé d’écrire en néerlandais. Teintée de futurisme, sa pièce de théâtre Een mysterieuse schaduw fut publiée en 1912 sous le pseudonyme de Julius Krekel1

. Depuis lors, il s’est évadé du climat 

1

 Marcel Lecomte, Les voies de la littérature, Bruxelles, 1988, p. 22. 2

littéraire flamand au point de se muer en défenseur inconditionnel de la cause 

wallonne. 

Ancien séminariste, frotté de philosophie, féru d’égyptologie2

, parfait 

trilingue, il avait vivoté en préparant à leurs examens des étudiants de l’université 

de Louvain et en écrivant des articles de critique d’art. Un beau jour, il trouva dans 

les annonces du journal qu’il lisait systématiquement, l’offre d’un emploi de 

professeur de français et d’histoire de l’art. C’est ainsi qu’il est devenu, à la fois, le 

secrétaire de Carl Sternheim et le précepteur de ses enfants. « Un mécène très 

riche, écrira-t-il, m’avait engagé à l’ombre d’un château. » 

Ancien directeur du magazine munichois Hyperion, Carl Sternheim faisait 

partie de l’importante colonie allemande qui, avant-guerre, s’était fixée à Bruxelles. 

Ernst Stadler aussi, figure de proue de la poésie expressionniste et l’un des 

fondateurs du Stürmer. En 1910, le conseil d’administration de l’université libre de 

Bruxelles le chargea du cours de littérature allemande, puis, en 1912, le nomma 

professeur extraordinaire. Il venait de publier à Leipzig son recueil de poèmes Die 

Aufbruch — dénonciation du militarisme prussien — lorsqu’il fut mobilisé comme 

officier de réserve dans l’armée impériale. Une grenade le tua, en octobre 1914, à 

Zandvoort, sur le sol belge. 

Chez Carl et Théa Sternheim qui recevaient fastueusement dans leur 

demeure, Clément Pansaers rencontra également Carl Einstein, homonyme du 

grand physicien, qui lui fit découvrir les œuvres de Chagall et Kokoschka. Ils 

devinrent des amis intimes. 

En 1914, Carl Sternheim, Ernst Stadler et Carl Einstein sont mobilisés. 

Comme nous venons de le signaler Ernst Stadler meurt en automne de la 

première année de guerre. Carl Sternheim, lui, reste en Belgique occupée tandis 

que Cari Einstein est envoyé au front mais, blessé à la tête par un éclat de 

shrapnell, il est désigné, après sa guérison, comme avocat d’office des soldats 

allemands au Conseil de guerre qui siège à Namur. Quand l’occasion s’en 

présente, il donne rendez-vous à Clément Pansaers, soit dans la jolie taverne Le 

Moka près du Marivaux, soit à L’Horloge, porte de Namur. Comme il est en 

uniforme d’officier, cela ne passe pas inaperçu. 

2

 Cf. Son essai Khoum-Aton, le pharaon de la paix éternelle, dans Plein Chant, numéro spécial 39-40, 

Basac, p. 143-59. 3

À n’en pas douter c’est à Carl Einstein autant qu’à Cari Sternheim, que 

Clément Pansaers doit son initiation à l’esthétique expressionniste. 

S’adonnant à la gravure, sous le pseudonyme de Guy Boscart, à l’écriture 

d’une Apologie de la paresse qu’il éditera en 1921, à la méditation taoïste sur les 

œuvres de Tchouang-Tseu — contemporain d’Aristote — Clément Pansaers vit 

confortablement à La Hulpe, en sa « Maison de l’Orée », chaussée de Bruxelles, en 

lisière de la forêt de Soignes. Il y reçoit de temps à autre Michel de Ghelderode, 

René Verboom, Paul Windfohr, Raoul Ravache, Robert Goffin, Jean-Jacques 

Gaillard, Josse Albert. Ces amis, il les rencontre aussi régulièrement dans les cafés 

littéraires de l’époque, Le Diable au corps rue aux Choux, ou, aux Herbespotagères. 

Dès 1916, estimant que « dans la vie n’est intéressante que La 

.

fantaisie 

chevauchant le hasard3

.Clément Pansaers se prépare à fonder des cahiers mensuels 

littéraires, illustrés de gravures sur bois et de linos. Le premier numéro de 

Résurrection paraît en décembre 1917. Sa couverture, ornée d’un bois de Guy 

Boscart, indique Namur comme lieu d’édition. Pourquoi, alors que tout ce qui 

concerne la rédaction et l’administration doit être adressé à La Hulpe ? Peut-être 

parce qu’un membre de l’ancienne Assemblée wallonne, Frans Foulon, dirige, à 

partir de novembre 1916, le journal L’Avenir wallon publié à Namur, sous censure 

allemande. Il y développe le thème d’une Wallonie libre4

. Nous y reviendrons. 

Autre hypothèse : Clément Pansaers veut se conformer au décret de l’occupant du 

6 mars 1917, qui sépare administrativement le pays en Wallonie, capitale Namur, 

et Flandre, capitale Bruxelles. 

Six numéros de Résurrection seront publiés5

 ; le dernier en mai 1918. Les écrits 

de Clément Pansaers y dominent largement ; ils appartiennent à trois genres : 

l’essai, la poésie et le bulletin politique. 

Dédié à Romain Rolland et réparti sur les deux premières livraisons de la 

revue, l’essai intitulé « Autour de la littérature jeune allemande » débute par des 

réflexions hors sujet. « Depuis que Voltaire exhorta de mentir, affirme Clément 

Pansaers, l’humanité n’a cessé de s’identifier au mensonge. La présente 

3

 Selon ses mots dans un récit adressé à Picabia. Cité dans Sur un aveugle mur blanc, Bruxelles, 1972. 

4

 Une hypothèse que pourraient confirmer les références faites à ce journal dans Résurrection. 

5

 Une réédition en volume a été réalisée en 1973 par les Éditions Jacques Antoine, avec une préface 

de Marc Dachy. 4

catastrophe européenne en est, peut-être, le spasme. Quoi qu’il arrive, demain 

éprouvera une nécessité impérieuse de vérité6

. » Cette vérité, la littérature jeune 

allemande l’aurait, selon lui, recherchée « dans une belle inquiétude tentaculaire et 

prolifique, — un désir délirant de tout palper, de tout sentir : les défauts propres à 

une jeunesse ivre du désir d’étreindre la beauté : la perversité, la fougue libertaire, 

le fatalisme, le mysticisme7

 ». 

Il saute aux yeux que Clément Pansaers demeure insensible — sans doute 

parce qu’il ne les a pas lus — aux livres majeurs qui parurent en Allemagne 

pendant la guerre, ceux d’Heinrich et Thomas Mann, Gottfried Benn, Gérart 

Hauptman ou Kasimir Edschmid. Il ne commente et célèbre que les 

expressionnistes qu’il a découverts dans les revues Die Aktion et Der Sturm. S’y 

ajoutent le poète, romancier et dramaturge Franz Werfel qui vécut dans 

l’entourage de Max Brod et de Kafka, le critique et dilettante Franz Blei, le 

dramaturge Franz Wedekind, Ernst Stadler qualifié de « Francis Jammes d’OutreRhin » et, bien sûr, son ami et protecteur Carl Sternheim. « Le tragique, écrit-il, 

s’empare de lui parce qu’il plonge ses personnages dans la vie et quand ils y sont — 

au centre où tout bouillonne, où tout maquillage s’efface […] il les retire et les 

montre à la lumière du jour, nus, dénués de desseins et d’appréhensions, tout 

grelottants en leur nudité sans aucun fard. Il les exhibe à tout regard, sans 

larmoyer, sans sanglot8

. » 

Dans un article théorique, intitulé Brève incursion dans le Blockhaus de 

l’Artiste, Clément Pansaers n’apprécie l’oeuvre d’art que pour autant qu’elle est 

« chargée d’un pouvoir impitoyablement destructeur et nihiliste sitôt qu’elle est 

confrontée avec une mentalité et un art bourgeois ». 

En 1917-18, il n’est pas encore dadaïste — le dadaïsme berlinois dénonce 

d’ailleurs l’expressionnisme auquel il s’est rallié — mais l’influence de Dada est 

perceptible dans Arlequinade qu’il publie en mars 1918 et qui se veut « une moitié 

femelle — un sommeil de phtisique, un cauchemar d’épuisé. Une berce embrasse 

un équilibre de six mois à respiration régulière9

… ». 

6

Résurrection, p. 11. 

7

Idem, p. 57.

8

Idem, p. 54. Auteur d’un Cycle héroïque de la vie bourgeoise, Carl Sternheim a parfois été comparé à 

Labiche, l’auteur du Chapeau de paille d’Italie.

9

Idem, p. 126. 5

Évidente aussi apparaît l’esthétique Dada dans Les saltimbanques, comédie du 

Polyèdre pour marionnettes vivantes, bien que le personnage central invite à 

distinguer « la farce de la vérité ». 

Venons-en aux deux longs poèmes Méditations de Carême et Le Novenaire de 

l’Attente que Marc Dachy considère comme les « textes de la plus belle eau » de 

Clément Pansaers, « visant à une destruction alchimique des schémas de pensée et 

des mécanismes d’appréhension du réel10

 ». 

Je ne m’aventurerai pas aussi loin. Mais à la lecture de ces poèmes imprégnés 

de taoïsme, j’ai parfois regretté que Clément Pansaers n’ait pas persisté dans cette 

voie. 

Bruissement de l’après-midi 

À la forêt, l’on cause. 

Les bras dans les bras étendus, 

les arbres s’embrassent : 

L’on donne le baiser de paix hiératique 

sur chaque épaule, révérencieusement. 

Un troupeau de moutons glisse par la chaussée 

au frôlement de laine, taciturne ; 

ils acquiescent de la tête au silence sonore de la nuit11

[…] 

Parlons vin et pain blanc ; 

oui. Le matin est entré chez moi. 

Il est entré par la femme. 

Maintenant, dans la maison, 

je marche vers le soir. 

Le nouveau-né et le vieillard se ressemblent aux rides et au rire12

.

10 Idem, dans la préface. 

11 Idem, p. 100. 

12 Idem, p. 102-03. 6

Rédigé quelques mois avant la naissance du fils de Clément Pansaers, Le 

Novenaire de l’Attente est un chant d’amour aux accents d’incantation souvent 

bouleversants. 

Entre moi et toi 

— que j’attends — 

il y a une longue distance… 

Sois herbe et que je sois arbre 

Sois arbre et moi de l’herbe… 

Nous serons plus étrangers 

que l’arbre de la forêt 

et l’herbe au pied de l’arbre. 

Notre dissemblance ressemblera à la différence 

d’une tombe au cimetière 

et l’herbe qui pousse entre les tombes. 

Ou encore ce passage, plus prosaïque, où perce la part la plus généreuse de son 

idéologie : 

Tous les peuples sont en guerre 

— tous les peuples chrétiens à patrie… — 

Où est le peuple éparpillé par le monde 

— les sans patrie à la patrie déserte — 

pour remettre la paix entre les peuples ! 

Sois — 

ni chrétien — ni citoyen d’

une patrie 

jamais à la tâche du lâche — 

comme Israël sur Terre ! 

Christ 

Cet autre de Judée 

un jour d’exaltation 

— comme ton père — a dit : 

Je suis Dieu 7

Sois 

— toi — 

Le grand exalté 

qui se couronne 

de son moi 

et crie au monde 

Je suis un homme13 !

Placés à la fin de chacun des six numéros de Résurrection, les bulletins politiques 

adoptent un ton franchement polémique. Ils sont généralement courts mais 

indiquent très clairement les options de Clément Pansaers. Dès le premier cahier, 

il manifeste celles-ci, tout en s’en prenant à Jules Destrée. 

Cependant que, le flamand ayant réussi le problème de son identité, le wallon a le devoir 

de se prononcer et de se défendre. Cela peut se faire d’autant plus hardiment que 

l’Allemagne, quant au sort du pays, s’est prononcée officiellement : ne désire pas 

annexer la Belgique. 

Qui, quoi attendre ? M. Jules Destrée ? qui, en août 1914, dans le Journal de 

Charleroi écrivit : « Restons ici, serrés les uns contre les autres et décidés à nous aider et 

à nous encourager les uns les autres » ; — mais qui a fui les électeurs du pays de 

Charleroi. 

Eh bien, débrouillons-nous. Érigeons sur l’ancienne Belgique une fédération 

flamando-wallonne où les vieilles discordes font place à une simple concurrence cordiale 

de développement intellectuel14

À l’époque, ces propos, aujourd’hui banals, sont évidemment politiquement 

incorrects, parce qu’ils s’inscrivent dans la ligne directe des plans de l’occupant. 

Notons, en outre, que Clément Pansaers ignore, précisément lors de négociations 

initiées par le Vatican, que ni Ludendorff, ni l’amiral Holtzendorff ne renoncent à 

13 Idem, p. 141. 

14 Idem, p. 39. 8

la Belgique : « l’un réclame Liège, l’autre la côte flamande. Hidenburg exige une 

occupation permanente15

. »

En janvier 1918, Clément Pansaers revient sur le sujet. Il accuse tous « ceux 

dont la responsabilité vis-à-vis du pays impose leur présence ici-même, mais qui 

sont absents depuis trois ans et demi » et dénonce ce qu’il appelle la Belgique 

d’hier : les rentiers, les ronds-de-cuir, « un prolétariat tenu en échec par des 

discordes secondaires habilement semées ». 

La délicate question de Bruxelles, qualifiée au passage d’amphibie, baroque, 

hybride, est esquivée davantage qu’esquissée. Quant aux musées, « les quatrevingt-dix-neuf centièmes du musée moderne peuvent être donnés, sans grand 

dommage, à Marinetti ». 

Suit une allusion aux événements de Russie. 

Le rentier a régné chez nous et son règne s’écroule dans le sang. Le cumul et l’usure 

bourgeois tiennent encore les rênes — et des milliers se meurent pour quelques 

centaines, qui se chauffent le dos au feu et le ventre à table. Au nom de ces milliers — je 

crie à Trotski, à Lénine — Le peuple belge se rallie à la Jeune Russie et exige la paix16 ! 

Fédéralisme et révolution russe se retrouvent au sommaire de février. 

En France, la vérité était française comme le franc — en Allemagne, elle était allemande 

comme le mark — la société des peuples et la communion confraternelle entre les 

peuples sont de vaines abstractions, aussi longtemps que la vérité, comme la monnaie, 

sera frappée à l’effigie de chaque pays. 

Nous combattons donc ceux — flamands ou wallons — qui prétendent dédoubler 

la petite vérité belge périmée. 

Quand (sic) à la forme d’un gouvernement nous applaudissons la Révolution russe 

et exécrons une République bourgeoise, comme celle de Messieurs Poincaré et 

Clémenceau, autant qu’un gouvernement impérialiste autocrate. 

15 Pierre Miquel, La grande guerre, Paris, 1983, p. 462. 

16Résurrection, p. 77-79. 9

Des flamands sont d’accord avec nous à exiger une Fédération flamando-walonne 

dont chaque fraction ait son propre et personnel gouvernement intérieur, avec une 

délégation fédérale régissant les relations extérieures17

Nouvelle attaque contre les émigrés dans le bulletin politique de mars 1918. 

Les émigrés se trouvent vis-à-vis du problème belge comme des stratèges en chambre, 

pas plus ni moins. Ils sont devenus de parfaits étrangers. Si vous voulez que notre 

révolution reste paisible, il s’agit de détendre les muscles et le cerveau maintenant. 

Quoi ? Est-ce que le Belge a jamais réellement su penser par lui-même ? 

Ignorant ce qu’on pense au-delà des tranchées, on en est encore ici à la haine 

nocive18

.

En avril, Clément Pansaers et le journal L’Avenir wallon, de connivence, prennent 

pour cibles Auguste Vermeylen, Herman Teirlinck et Maurits Sabbe parce que ces 

personnalités du mouvement flamand ont adressé au Chancelier de l’empire 

allemand une pétition en faveur de l’unité de la Belgique. 

Enfin, dans l’ultime numéro de sa revue, le polémiste met en cause la légalité 

du gouvernement belge du Havre et, à propos d’un discours de Woodrow Wilson 

à Baltimore, reproche au président des États-Unis d’avoir fait « marcher le peuple 

américain à l’abattoir pour garantir les capitaux de Morgan et Cie engagés dans les 

forces militaires interalliées ». « M. Clémenceau », ajoute-t-il, « dans le même 

engrenage capitaliste est prêt, tout en y étant obligé, à sacrifier tant les Français 

que la France même ». Lloyd George n’est pas épargné puisque, selon Clément 

Pansaers, « il serre la corde au cou de ses alliés précisément parce que l’hégémonie 

de l’Angleterre est en danger19

 ».

 

 

SEGUE

 

 

Copyright © 2001 Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Tous droits réservés. 

Référence bibliographique à reproduire : 

Georges-Henri Dumont, Résurrection (1917-18), une revue wallonne d’avant-garde sous la première occupation allemande [en ligne], Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature françaises de 

Belgique, 2008. Disponible sur : 

<http://www.arllfb.be/ebibliotheque/communications/dumont1081201.p

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21 ottobre 2017 6 21 /10 /ottobre /2017 06:00

Emile Cohl, l'Incoerente, padre del cartone animato

Isabelle Marinone

Emile Eugène Jean Louis Courtet, futuro Emile Cohl, nasce il 4 gennaio 1857 a Parigi [1]. La sua giovinezza trascorre nel villaggio dei Lilas. Proviene da una famiglia borghese in seno alla quale egli si forma e che gli dà una solida formazione tanta letteraria quanto scientifica, musicale e pittorica. Di tutti questi campi, Courtet sceglierà ben presto il disegno e lascia da parte due materie che egli non apprezza che molto poco, la musica e le matematiche. Frequentando le esposizioni di caricature politiche e fervente ammiratore di Gil [2], il giovane si esercita alle arti plastiche in un clima di rivolta. Assiste agli avvenimenti della Comune di Parigi come osservatore a motivo della sua giovane età [3]. Quando la sua famiglia lo destina al commercio, fugge dalla Scuola Turgot di cui è studente, per andare a far parte delle compagnie delle guardie nazionali [4]. Come gli Incohérents (Incoerenti) [5] gioca al tiro a segno sulle barricate della Comune. A sedici anni, dovette andare a lavorare, perché la sua famiglia non aveva più tanto denaro come in precedenza. I suoi genitori lo mettono in apprendistato nel gennaio 1872 presso un cugino di suo padre, il gioielliere 
Vervecken. Ma quest'ultimo è posseduto da un'altra passione che per la gioielleria. Nel 1874, acquista il "Circolo fantastico", una piccola sala del boulevard du Temple ceduta con tutto il suo materiale da un prestidigitatore. Emile passa da gioielliere a assistente e preparatore di "trucchi". Come per Méliés, questa attività ludica gli dà il gusto della fantasia, che egli coltiverà in seguito nei suoi bozzetti e poi nei suoi film.

Tre anni dopo, il giovane Courtet sempre entusiasta di fronte alla caricatura, convince suo padre a finanziare il suo primo giornale, il Ba-ta-clan, che non uscirà che per pochi numeri. Attratto dalla stampa satirica

 

qui n’aura que quelques numéros. Attiré par la presse satirique, il décide de s’orienter complètement dans cette discipline, afin de rejoindre le milieu des grands dessinateurs tels Daumier ou Gill, et prend le pseudonyme d’Emile Cohl. L’échec de son journal n’entache en rien sa volonté de réussir dans ce domaine, il récidive dès l’année suivante et déclare le 17 janvier 1878 à la Préfecture de Police son intention de publier un hebdomadaire « avec matières politiques et économie sociale » ayant pour titre L’Indiscret. Courtet délaisse provisoirement le pseudonyme de Cohl pour celui de Chicot. L’entreprise échoue elle aussi, et Chicot doit redevenir Courtet pour gagner cinquante francs par mois dans les assurances maritimes où « il se montre rétif aux beautés des polices et des connaissements qui, sous sa plume vagabonde, s’adornent de fantaisies n’offrant qu’un rapport très lointain avec les questions de fret ou le calcul des risques ». [6] A la même époque, alors recommandé par un dessinateur nommé Carjat, [7] il part à la rencontre de celui qui deviendra son maître à penser et à croquer, André Gill. Très bien accueilli par l’artiste, Cohl hante désormais la rue du Croissant, près de la Bourse, où s’impriment la plupart des journaux. Il publie sa première grande caricature politique dans Le Carillon. Comme Méliès avec Boulanger, Cohl égratigne ses « bêtes noires ». Aussi représente-t-il le maréchal Mac-Mahon, alors président de la République démissionnaire, réduit à solliciter l’aumône, avec pour commentaire : « Un aveugle par Ac-Sedan ». Il s’en prend aussi à quelques autres personnages, hélas bien vus du régime en place, ce qui lui vaut d’être convoqué par « Dame Anastasie » [8] à plusieurs reprises.

(…) Cohl est timide. Il a balbutié quelques objections, disant, avec raison, que la Censure voulait bien autoriser toutes les « saloperies » pornographiques d’un tas de journaux dégoûtants, et interdisait les dessins politiques, peu ou prou dangereux. [9]

Cohl, alors jeune homme, se reconnaît à sa mine franche, bien éveillée et toujours souriante. « L’œil est doux, le nez correctement retroussé, la bouche railleuse », lit-on à son propos dans Le Tam-Tam. [10] Son verbe comme sa bouche sont railleurs, de plus, il manie la plume avec vigueur se distinguant par des articles vifs. Quand Lorin, alias Cabriol, fait sa caricature en première page de L’Hydropathe, dont Cohl est préposé aux fonctions de secrétaire de rédaction, il le campe dans une attitude belliqueuse, tenant son pinceau comme une rapière, un pied sur les silhouettes écrabouillées des fantoches de la politique. André Gill forme son disciple, comme lui-même le fut par Gustave Courbet, dans une tradition critique et provocatrice envers les gouvernants. Si la Commune n’a pas touché directement Cohl à la période où elle fit rage, elle transpire malgré tout dans la formation qu’il reçoit de son maître, à qui il porte une admiration sans bornes. [11] Emile Cohl, le fils de bonne famille, finit par adopter un esprit libertaire sans le savoir, tout comme Georges Méliès à la même époque.

Il participe, en 1882, à la fondation du groupe des Incohérents créé par Jules Levy. Le mouvement se manifeste jusqu’en 1887 par des bals annuels et des expositions où sont réunies toutes les tendances de la fantaisie et de l’imagination débridée. Parmi les œuvres les plus drôles exposées cette année-là, figure « Une première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige » d’Alphonse Allais, mais aussi des envois de Caran d’Ache, de Félix Galipaux et d’Emile Cohl. Ce dernier présente notamment un « Saint-François et son torchon » auprès duquel il est précisé : « Il suffit de regarder le saint pendant vingt-quatre heures pour voir les yeux se fermer (les vôtres, bien entendu) ». [12] Les Incohérents, précurseur du Surréalisme, participent aux nombreux groupes de jeunes gens qui se forment dans le courant du siècle sous l’appellation générique de « bohème ». Les habitués des divers cabarets s’organisent en assemblées successivement dénommées Hydropathes, Hirsutes, Zutistes, Jemenfoutistes, etc. En 1882, ils s’installent au cabaret du « Chat-Noir », après avoir émigré de la rive gauche (Saint-Michel) à la rive droite (Montmartre). Tous ces groupes, ennemis du « bourgeois », appartiennent à cette fraction de la bourgeoisie moyenne qui, pour se distinguer de la médiocrité ou du mercantilisme imputé à la classe au pouvoir, conteste les valeurs établies. Désargentés ou déconsidérés dans la plupart des cas, ils s’autorisent toutes sortes de pratiques au deuxième ou au troisième degré, notamment le renversement systématique des normes en matière de comportement, de jugement politique, moral, esthétique. Ainsi Cohl dans cet esprit, écrit avec deux autres Hydropathes, Cahen et Norès, des pièces de théâtre [13]qui se jouent à la Galerie du Théâtre Français et au Théâtre-concert de la Scala.

Mais les meilleures réussites des Incohérents se situent dans les monologues de Charles Cros, les contes et fables-express d’Alphonse Allais, la farce selon Alfred Jarry, et bien sûr le trucage d’images d’Emile Cohl, qui réduisent par l’absurde la raison à l’impuissance. Cohl comme les autres « fumistes », passe des Hydropathes aux Incohérents, tout en continuant à provoquer la logique ordinaire, à fausser les rouages qui permettent le fonctionnement de la machine sociale. Par le mimétisme, l’humour ou la mystification, il tourne en dérision les « credo » partagés. La suspicion généralisée qui résulte de son non-conformisme semble parente du radicalisme anarchiste [14] qui, à la même époque, subvertit la tiédeur des politiques. Emile Goudeau [15] pape des Hydropathes, définit « l’Incohérence » comme une folie intérieure. [16] Ce mouvement participe aux diverses forces de subversion, mais se cantonne, sauf exceptions, dans la mise en cause de l’ordre symbolique. L’anarchisme, dans le même temps, considère le vers libre comme un instrument d’émancipation et l’écriture comme le lieu des ruptures, [17] et fait, en quelque sorte, œuvre « révolutionnaire » par le biais culturel. Félix Fénéon, critique de renom et admirateur des Incohérents, constitue une figure importante de cet anarchisme artistique. [18] Il signale dans une chronique de La Libre revue, [19] créée par lui en collaboration avec les Hydropathes, Verlaine, Leconte de Lisle et Barbey d’Aurevilly, que :

(…) M. Jules Lévy vient de réussir, Galerie Vivienne, tout ce que les calembours les plus audacieux et les méthodes d’exécution les plus imprévues peuvent faire enfanter d’œuvres follement hybrides à la peinture et à la sculpture ahurie. [20]

Les Incohérents exploitent le double filon de la parodie et du calembour visuel. Parmi les œuvres exposées du 15 octobre au 15 novembre 1883 à la Galerie Vivienne, [21] est présentée « Une trompette sous un crabe » en hommage à Victor Hugo, une boutade patriotique « Comment on prend son thé à l’anglaise » dont le répondant s’intitule « Comment on prend Son-Tay à la française ». [22] Des artistes comme Sta, Sapeck [23] et Gray, ce dernier ayant inspiré Méliès, portent une grande partie du succès de l’exposition. Si l’Incohérence peut sembler une farce gratuite et totalement désinvolte face aux problèmes sociaux, il suffit de s’en approcher pour constater qu’il n’en est rien. En effet, derrière l’aspect ludique du mouvement, se cache un message politique dirigé vers le grand public, ce que Fénéon souligne d’ailleurs dans son article en précisant que l’exposition organisée par Lévy a été réalisée au bénéfice des pauvres de Paris et que l’argent gagné doit profiter aux plus démunis. [24] La même année, Emile Cohl met en place une exposition avec les Incohérents pour soutenir son ami et maître, André Gill, alors malade et interné à l’asile. Ils y rassemblent la majorité des œuvres du célèbre caricaturiste. Cohl accompagne Gill jusqu’à la fin de sa vie, soutenant financièrement l’artiste devenu fou et pauvre [25] alors interné à l’Hospice de Charenton Saint-Maurice. [26] Le dessinateur est aussi à l’origine de la souscription lancée pour offrir à Gill une tombe digne de lui. Des annonces passent alors en septembre 1887 dans le journal socialiste révolutionnaire

Le Cri du Peuple

, créé par Jules Vallès, grand ami de Gill. Jules Jouy écrit à cette occasion une chanson spéciale pour le caricaturiste. [27] Après la tombe au Père Lachaise, les amis du dessinateur s’attachent à l’idée de célébrer l’homme à Montmartre. C’est ainsi que suite à la campagne et souscription lancée par la journaliste Séverine, [28] un buste de Gill est exécuté et placé près de la Butte le 28 avril 1895. [29] Emile Cohl participe à cette reconnaissance de l’artiste et de son œuvre, satirique et incohérente.

En effet, Gill expérimente très tôt avec les premiers « Zutistes » de 1871, [30] bien avant la naissance des Hydropathes huit ans plus tard, le démantèlement des mots par les images. Alors que la rhétorique classique s’efforce de concilier discours verbal et iconique en vertu d’un projet partagé de représentation conforme, il s’agit désormais de mettre en conflit le mot et l’image, de faire en sorte qu’ils entretiennent des relations perverties afin de troubler à jamais la transparence du simulacre. La dérision et le caractère aberrant de toute représentation et de toute célébration sont mis partout en évidence. Les Hydropathes, comme les Incohérents, reprennent par la suite ce parti pris. Ils affirment que leur seule ambition est de lutter contre l’ennui et le pessimisme des décadents.

(…) Les Incohérents n’ont aucune prétention, ils ne sont ni plus malins ni plus spirituels que tous les gens qui s’occupent d’art d’une façon quelconque, qu’ils soient peintres, poètes, sculpteurs ou menuisiers. [31]

Cohl baigne dans ce milieu libertaire durant toute sa jeunesse, où il se fait un nom en tant que caricaturiste puis en tant que photographe, journaliste et peintre. Il fréquente et caricature notamment Victor Hugo, Paul Verlaine, François Coppée, Jules Jouy, Alphonse Allais, Caran d’Ache, ou encore Willette. Paul Verlaine, se voit croqué par Cohl en diable anarchiste [32] dans

Les Hommes d’aujourd’hui

. Le dessinateur souligne la tendance du poète nommée alors « Macabre » ou « Incohérente noire ». Celle-là même qui devint par la suite ce que l’on a appelé communément le style Décadent. Anatole Baju définit L’anarchie littéraire dans son ouvrage.

(…) Le décadent est un homme de progrès. (…) Simple dans sa mise, correct dans ses mœurs, il a pour idéal le beau et le bien et cherche à conformer ses actes avec ses théories. Artiste dans la plus forte acception du terme, il exprime sa pensée en phrases irréductibles et ne voit dans l’art que la science du nombre, le secret de la grande « Harmonie ». Maître de ses sens qu’il a domestiqués, il a le calme, la placidité d’un sage et la vertu d’un stoïcien. [33]

Emile Cohl, lui, se classe parmi les « Incohérents bleus », de tendance joyeuse et optimiste, comme « l’Illustre » [34] Sapeck, et à la suite de Jules Lévy. [35] Sages-bouffons, ils poursuivent la tradition de l’Incohérence liée au rire et à la moquerie.

Au début des années 1900, le vent tourne pour Emile Cohl et d’autres horizons s’ouvrent à lui, où il peut justement faire éclore sa bonne humeur d’incohérent azuré. A ses heures perdues, il devient inventeur, ainsi s’attache-t-il en 1907, à la création d’un jeu dit de « l’ABCD à la ficelle ». L’idée est primée au Concours Lépine et finit même par être reprise par la société Gaumont pour un de leurs films. Cohl découvre le plagiat au détour d’une rue, sur une affiche. Il décide de se présenter chez Léon Gaumont, qui, face au jeune artiste fougueux, lui offre un poste de scénariste et de réalisateur. Cohl, peu doué pour le commerce, préfère finalement cette place à celle de forain indépendant vers laquelle il se tournait. En effet, le journalisme et la caricature, qui restent toujours de bons moyens de toucher un peu d’argent, ne semblent plus être ses motivations principales. Le cinéma, art nouveau, l’appelle. Avant Gaumont, la société Lux l’emploie pour quelques films à « trucs ». Sorti de cette entreprise, il travaille un an en indépendant, puis entre enfin chez Gaumont. Chez celui-ci, il expérimente l’animation de personnages, et créé des Flip-books (Folioscopes) à l’aide de photographies. Dans le même esprit, il élabore en 1908 le premier dessin animé de l’Histoire du cinéma, Fantasmagorie. [36] Les personnages et décors schématisés se détachent en trait blanc sur fond noir. L’histoire fantaisiste de « Fantoche » ne suit absolument aucune logique, et se compose uniquement de transformations de personnages animés sans aucune cohérence. L’inspiration de cette mise en scène vient sans doute du théâtre d’ombres du « Chat noir » très en vogue vers 1886, s’amusant à présenter des saynètes absurdes en ombres blanches, découpées sur fond noir. Cohl a peut-être été influencé par les inventions plastiques des animations d’Henri Rivière. [37] Le film, à sa sortie, est alors projeté pour la première fois le 17 août 1908 au théâtre du gymnase à Paris.

Par la suite, dans d’autres films, certaines séquences animées s’intégreront au sein de scènes interprétées par des acteurs avec la technique de pixillation. [38] Le premier travail de cet ordre semble être Les allumettes animées en 1908, tourné par Etienne Arnaud et animé par Cohl. Arnaud collabore avec ce dernier chez Gaumont à de nombreuses reprises entre 1908 et 1910. [39] Un de ses films, L’école moderne en 1909, a peut-être un lien avec l’école du même nom, du pédagogue anarchiste Francisco Ferrer. [40] Le dessin animé met en scène des figures telles que Napoléon, Washington, Shakespeare, Dante, Bolivar, ou encore Goethe, sautant des pages d’un livre scolaire, saluant les spectateurs et partant gambader dans la nature. Cela peut évoquer l’idée de Ferrer, de constituer une école basée sur un savoir diversifié, à la fois pratique, manuel et livresque.

L’animation tridimensionnelle, avec poupées et pantins, est une autre des créations du cinéaste, comme Le tout petit Faust de 1910. Puis, les marionnettes-animées disparaissent au fur et à mesure pour laisser place aux silhouettes découpées dans du papier bristol, à l’image du théâtre d’ombre précédemment cité. Ces expérimentations, Cohl les réalise chez Pathé en 1911, puis chez Eclipse avant d’être engagé chez Eclair pour prendre la responsabilisation de l’animation au studio américain de Fort-Lee près de New York entre 1912 et 1914. Le dessin animé entre aux Etats-Unis grâce à Emile Cohl lui-même, et se développera lorsque celui-ci reviendra en France, avec Raoul Barré et J.R Bray.

Ce dernier procédé, utilisé pour la série des Aventures des Pieds-Nickelés (cinq épisodes), en novembre 1916, illustre l’inventivité de Cohl, tant dans l’aspect purement plastique que dans celui des gags et des dialogues. Cette bande dessinée de Louis Forton sortie en juin 1908 dans le journal L’Epatant, est alors très appréciée à l’époque par les petits parisiens issus de la classe ouvrière. La particularité des Pieds-Nickelés [41] se situe dans la présentation sympathique de trois personnages, Croquignole, Ribouldingue et Filochard, bandits comiques. Cohl reprend tous les éléments composant l’œuvre de Forton, ajoutant une certaine fantaisie aux histoires, qui à l’origine étaient beaucoup plus réalistes. [42] Le cinéaste intègre, à l’identique de la bande dessinée, des bulles pour les dialogues, qui expriment en argot toutes les réflexions crues de ces mauvais garçons aux alluresdemalfaiteurs.Sous des dehors humoristiques, les attitudes des personnages s’ancrent dans une démarche politique antiautoritaire, en constante attaque contre les catholiques ainsi que contre les forces de l’ordre.

Au sein de l’épisode numéro quatre s’intitulant Filochard se distingue et datant de 1918, les trois anticonformistes investissent un appartement bourgeois de manière illégale en entrant par la cheminée. Logeant d’habitude dans les égouts, ils profitent de leurs nouvelles positions sociales dérobées pour rire du bourgeois. Installés dans des fauteuils confortables, ils imitent les privilégiés absents. Le tout finit par des cabrioles de toutes sortes avec les meubles, et seront interrompues par la police. Enfermés, ils arrivent à s’évader de façon extraordinaire, en passant par une minuscule ouverture, et en profitent pour aller se divertir ailleurs, cherchant un autre bourgeois « à se mettre sous la dent ». Cohl utilise alors toutes sortes de fantaisies, les fauteuils se soulèvent tout seul, les personnages se laissent porter par l’eau qui devrait les engloutir, ils possèdent des bras ou des jambes qui s’allongent … Le tout conçu avec des collages, des surimpressions de dessins, qui sont traités comme un vrai film, avec des plans fixes, mais aussi des plans d’ensemble lorsqu’il s’agit de montrer tous les personnages dans une situation donnée, ainsi que des plans rapprochés. Par exemple, lorsque Filochard peint sur le crâne d’un bourgeois chauve un visage souriant sans que celui-ci, lisant le journal le dos tourné aux spectateurs, ne s’en aperçoive. L’aspect comique et fantaisiste fait passer des idées, finalement relativement subversives, en traitant les jeunes apaches toujours positivement, puisqu’ils ne sont jamais condamnés alors qu’ils se moquent constamment des autorités et de leurs lois. Cohl place le spectateur non seulement comme un observateur des faits, des délits, mais aussi et surtout comme un complice de cette bande à Bonnot « guignolesque ». Car comment ne pas adhérer à cette joyeuse troupe aux expressions spontanées, possédant des pouvoirs quasi magiques, vivant de rien et s’amusant de tout ? Ces effrontés ouvrent une porte sur la liberté et proposent une manière d’être et de vivre différentes, s’opposant à l’ordre rationnel du monde, accentuées par les fantaisies de Cohl l’Incohérent. Non seulement ils existent en tant que tels, mais en plus ils prouvent, par leurs réussites, que le système comporte de nombreuses failles pouvant être aisément renversées ou démontées.

Si aujourd’hui cette série semble totalement inoffensive et plutôt bon enfant, n’oublions pas que replacée dans son époque, où l’anarchisme était à la fois florissant dans l’esprit de beaucoup de personnes, notamment d’intellectuels, et effectif dans les actes mêmes, [43] elle pouvait être influente. C’est d’ailleurs ce qu’affirme Paul Grimault dans un documentaire de Fabien Ruiz, Hommage à Emile Cohl datant de 1990, lorsqu’il témoigne de la nature subversive des dessins animés du cinéaste conçus à destination des adultes et non des enfants.

L’anti-académisme de Cohl ouvre la voie aux avant-gardistes cubistes, futuristes, dadaïstes et surréalistes. L’invention de nouvelles formes plastiques ajoute une cassure des perceptions réalistes au discours ironique du cinéaste sur la société. Le père du dessin animé pense à l’utilisation de la couleur, avec notamment Le peintre néo-impressionniste44] bien que le plus souvent il illustre le plus fidèlement possible l’idée de base de chaque cadre. Ainsi la toile jaune présente un soleil souriant au visage d’André Gill, la toile verte un diable ventru buvant de l’absinthe, la toile rouge des cardinaux en forme de tomates … Le tout devant le curé ébahi et indigné. Le film se termine sur le peintre riant [45] du religieux, qui part furieux et sans le moindre tableau. Emile Cohl rend ici, de manière claire, un hommage aux Incohérents et aux Néo-impressionnistes, alors composés des artistes anarchistes Paul Signac, [46] Lucien Pissarro [47] et Maximilien Luce. [48] Cohl choisit de placer un homme d’Eglise comme acheteur, et souligne ainsi la provocation du peintre face aux normes établies. Il renforce un aspect anticlérical assez peu visible dans le reste de ses productions. en 1910, film imprégné d’humour Incohérent. L’œuvre mélange personnages réels en noir et blanc et dessins animés en couleur. L’histoire décrit un peintre néo-impressionniste présentant à un acheteur, un ecclésiastique, ces toiles monochromes qui rapidement s’animent. Chaque tableau fait penser aux œuvres proposées à l’exposition des Incohérents de 1883, par Alphonse Allais. Cohl en donne une nouvelle version en fonction des anciens titres fantaisistes, [

Cohl expérimente, par ailleurs, les tout premiers dessins animés publicitaires avec Campbell soups en 1912. Mais la grande spécialité du cinéaste s’impose dans les dessins à transformations d’inspiration Incohérente comme Les joyeux microbes, Génération spontanée, Les lunettes féeriques en 1909 ou Le retapeur de cervelles en 1910. Les joyeux microbes montre là encore une légère évocation libertaire dans cette démonstration de cellules vivantes vues au microscope, qui s’avalent les unes les autres. Le cinéaste métamorphose les organismes dessinés en visages d’hommes politiques du moment, plus féroces les uns que les autres. Les lunettes féeriques quant à elles s’attaquent à la bourgeoisie. Dans un salon de la haute société, des personnes se rassemblent autour d’une collation. Elles possèdent toutes une paire de lunettes magiques, qui chaussées, révèlent les pensées réelles de leur voisin. Cohl en profite pour rendre chaque personnage grotesque. Bien des exemples de films du réalisateur pourraient souligner un état d’esprit similaire.

Le travail novateur d’Emile Cohl se trouve à la base de tout un courant d’artistes mêlant poésie, fantaisie et ironie, comme Otto Messmer, Len Lye, Norman Mc Laren, Tex Avery, Chuck Jones, Harry Smith, Robert Breer mais aussi Paul Grimault et Roland Topor. Il préfigure aussi, tout comme les Incohérents, les recherches du mouvement Surréaliste. [49]

Cohl poursuit son travail filmique jusqu’en 1923, il a alors soixante-six ans. Entre 1908 et 1923, il réalise près de trois cents courts-métrages, dont les quatre cinquième sont perdus, conçus par lui seul ou avec des collaborateurs comme Etienne Arnaud ou Lucien Le Saint. Totalement oublié au-delà des années 20, il vit ses dernières années dans un grand dénuement, et termine ruiné comme Méliès. Cohl meurt d’ailleurs à quelques heures d’intervalles de ce dernier, le 20 janvier 1938 à l’hôpital de Villejuif.

 

 

Isabelle Marinone

 

 

[] Texte extrait de la thèse intitulée : « Anarchisme et Cinéma : Panoramique sur une histoire du 7ème art français virée au noir », Sous la Direction de Jean A. Gili et Nicole Brenez, Université Paris I – Panthéon la Sorbonne, 2004

[] Louis-Alexandre Gosset de Guines, dit André Gill, fut l’élève de Courbet, artiste anarchiste admiré par Pierre-Joseph Proudhon. Gill rejoindra la Commune et fera parti le 17 avril 1871 de la « Fédération des Artistes de Paris ».

 

 

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29 settembre 2017 5 29 /09 /settembre /2017 09:30

Arthur Cravan

cravan

 

"L'arte, la pittura mi ha tradito"

Otho Lloyd si è recato a Parigi per diventare pittore. Sua madre che crede egli abbia del talento lo incoraggia. Segue dei corsi, trascorre le sue giornate al Louvre, va nelle accademie di pittura e frequenta il circolo di artisti russi che ruota intorno a Sonia Delaunay.

Cravan, da parte sua, non ha che disprezzo per "gli ingenui che frequentano le accademie di pittura. Si può imparare a disegnare, dipingere, avere del talento o del genio? (Maintenant n°4). Ammette anche di detestare la pittura in blocco, respingendo al contempo classici e moderni. Secondo lui, il disgusto per la pittura "È una atteggiamento che non si può sviluppare mai abbastanza" ed afferma di preferire "assolutamente nel modo più semplice la fotografia all'arte pittorica(Maintenant n° 4).

Effettuando un resoconto del Salon des Indépendants, nel quarto numero di "Maintenant", stronca "999 tele su 1000", non avendo indulgenza che per un certo Arthur Cravan che "se non stesse attraversando un periodo di pigrizia avrebbe inviato una tela con questo titolo: Il Campione del Mondo al Bordello e per Kees Van Dongen".

I legami di amicizia che uniscono Cravan e Van Dongen hanno senz'altro più a che vedere con l'arte pugilistica che con la pittura. Cravan combatte a volte sul ring

 

 

 

art pugilistique qu'avec la peinture. Cravan boxe parfois sur le ring que le peintre hollandais a fait installer dans son atelier. En 1912, Van Dongen peint d'ailleurs un tableau représentant "Arthur Cravan boxant contre Charley Mac Avoy". Cravan est invité aussi aux fêtes qu'organise le peintre et notamment à un bal masqué où il vient déguisé en bourreau chinois. Van Dongen, lui, aura l'honneur de figurer dans une desréclames pour le restaurant Jourdan que Cravan insère dans sa revue "Maintenant": "Où peut-on voir Van Dongen mettre la nourriture dans sa bouche, la mâcher, digérer et fumer? Chez Jourdan restaurateur, 10 rue des Bons-Enfants."

 

Pourtant, malgré cette haine affichée de la peinture, certains ont voulu attribuer à Cravan une carrière de peintre et le reconnaître sous le masque d'Edouard Archinard. Certes Cravann'a jamais été avare de paradoxes et de pseudonymes. Et il a effectivement utilisé le nom d'Edouard Archinard pour signer un long poème dans le deuxième numéro de sa revue "Maintenant". Archinard réapparaît dans le numéro 4; Cravan lui attribue la paternité d'une attaque féroce contre le peintre Maurice Denis ("comme disait un de mes amis, Edouard Archinard").

 

Il existe effectivement un Edouard Archinard, peintre pointilliste, qui a exposé à la galerie Bernheim Jeune en mars 1914 et en mai 1917, et dont une lettre écrite à Félix Fénéon a été vendue à Drouot en 1994. Le dictionnaire Bénézit lui consacre une notice énigmatique: "Peintre né à la fin du XIX° siècle, tué durant la guerre de 1914-1918. On connaît fort peu de choses de son existence de peintre. La déclaration de guerre empêcha le montage d'une exposition d'une centaine de ses oeuvres."

Roger Lloyd Conover veut voir en Archinard un avatar de Cravan, qui, avec la complicité de Félix Fénéon, aurait monté l'exposition d'oeuvres d'un peintre imaginaire. Aussi astucieux que soient ses arguments ("Les noms secrets d'Arthur Cravan" in "Arthur Cravan, poète et boxeur"), ils ne sont pas entièrement convaincants. La manière des tableaux d'Archinard et leurs titres ("La voiture d'enfants", "Les palmiers du rivage") semblent quelque peu mièvres en comparaison de la vitalité débordante d'Arthur Cravan et de son sens aigu de la provocation.

 

Et on voit mal comment réconcilier la haine affichée de Cravan contre la peinture avec un canular qui semblerait bien innocent et étonnamment discret.

 

Sortant du Salon des Indépendants de 1912, il écrit à sa mère: "Cette exposition me dégoûte. Il y a à peine 4 toiles à regarder sur 7000. J'y suis resté dix minutes, le temps de la traverser et de m'asseoir au buffet pour regarder la tête de tous les ratés et ratées en robes et costumes tapageurs. Mon Dieu, heureusement que je ne suis pas peintre, je crois que j'y aurais foutu le feu!".

 

 

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A Paris, Cravan souffre d'un manque chronique d'argent. Ni la poésie, ni la boxe, ni les économies de Renée, sa maîtresse, ne suffisent à nourrir sa grande carcasse. Sa mère, persuadée qu'il "est tombé dans les mains d'une créature qui a sûrement une influence néfaste sur lui, qui le maintient dans des idées de folie desgrandeurs et de vanité incommensurable", lui coupe les vivres en 1910. Cela lui servira de leçon, pense-t-elle, et "plus tard quand il n'aura plus rien et ne sera qu'une pauvre épave, nous ferons pour lui ce que nos moyens nous permettront."(Lettre de Nellie Lloyd).

Heureusement, le poète-pugiliste a de la ressource. Ne s'est-il pas vanté naguère du cambriolage en 1904 d'une bijouterie de Lausanne? Sa carte de visite porte, entre autres titres, ceux de "chevalier d'industrie", "rat d'hôtel" et "cambrioleur".

Il se débrouille donc. Par exemple, il emprunte de l'argent à Jules Patay de Baj, ami et mécène de son frère Otho, sous prétexte de mettre au point le projet d'un "aéroplane à ailes battants" (Lettre de Nellie Lloyd). Quand la malheureuse dupe s'inquiète, par l'entremise d'Otho, de son prêt, Cravan, superbe, répond: "Tu lui diras qu'il se considère comme honoré de m'avancer du pognon sans jamais songer au remboursement et que je suis un zigue à la Brummel."

Bien sûr, Madame Cravanmère désapprouve: "Il ne trouvera pas longtemps les gens qui seront dupes et s'il n'est pas bien malin, il se verra arrêter un beau jour pour escroquerie. Tout le monde ne sera pas un bon Patay." (Lettre de Nellie Lloyd à Otho)

Comme il côtoie le milieu des peintres de Montparnasse "où l'Art ne vit plus que de vols, de roublardises et de combinaisons, où la fougue est calculée, où la tendresse est remplacée par la syntaxe et le coeur par la raison et où il n'y a pas un seul artiste noble qui respire et où cent personnes vivent du faux nouveau"(Lettre à André Level), Cravan décide de faire profiter le marché de l'art de ses talents. Pas de scrupule à avoir puisque, de toute façon, "l'Art est aux bourgeois."("Maintenant" n°4).

 

 
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Modigliani
Italien 
 
Hayden
Polonais 
 
Rivera (champion du cubisme)
Espagnol 
 
Van Dongen (L'Hollandais veillant)
Hollandais 

 

 

En 1914, il annonce l'ouverture de la, galerie qui jamais n'aura pignon sur rue, et se lance dans le négoce de tableaux et de manuscrits, plus ou moins authentiques. Apparaissent ainsi, et disparaissent, de mystérieux Toulouse Lautrec, qu'il assure "expertisés par le Louvre".

Il réalise quelques opérations de courtage, trop peu pour pouvoir en vivre. Il travaille avec le galeriste Charles Malpel, rue Montaigne, et avec André Level, directeur de la Galerie Percier, que "sa détresse, jointe à des dons indéniables de poète" a ému et qui "est heureux de lui faire faire quelques affaires".

Mais rendre service à Cravanest toujours périlleux. Ayant besoin d'argent pour fuir la France après la déclaration de guerre, Arthur Cravanapporte à Level "un assez ancien Matisse, en même temps qu'un Picasso que je trouvai singulier, du commencement ducubisme, m'assura-t-il, en me priant de ne pas le montrer à son auteur." (André Level, "Souvenirs d'un collectionneur")

Si Matisse reconnaît bien son oeuvre, le Picasso, lui, se révèle être un tableau d'Ortis de Zarate. Cravan écrira de Barcelone à Level une lettre affectueuse: "Je vous dois plus que desremerciements pour le dernier cadeau que vous m'avez fait et si une brouille devait intervenir entre nous - brouille que j'oserai toujours croire momentanée -, à la suite de divergence d'idées sur certain sujet, sachez que vous avez toujours quelqu'un, si petit soit-il, sur lequel vous pouvez compter parce qu'il une dette de reconnaissance."

Précaution inutile, tout comme le "bon Patay", Level avait "oublié tout cela et gardé bon souvenir, tout en le plaignant, du pauvre Cravan".

 

CRAVAN CRITIQUE BRUTAL

"Pénétrons dans l'exposition, comme dirait un critique bon enfant. (Moi, je suis une vache.)"

Le quatrième numéro de la revue "Maintenant", "numéro spécial", est tout entier consacré à une attaque en règle contre l'Exposition des Indépendants de 1914.

D'entrée de jeu, Cravan annonce la couleur: il méprise la peinture et s'il rend compte de cette exposition, c'est "pour faire parler de moi et tenter de me faire un nom."Il vise donc d'abord le scandale.

Et puis il ne peut résister au plaisir de dire leur fait aux "sales gueules d'artistes"qui se pressent sous les tentes où on expose les oeuvres. Après avoir proclamé préférer la photographie à la peinture, Cravan oppose à la faune desartistes parisiens, peintres et écrivains confondus dans la même aversion, avec leurs corps rabougris, leurs mines pâles, les "jeunes Américains d'un mètre quatre-vingt dix, heureux dans leurs épaules, qui savent boxer et qui viennent des pays arrosés par le Mississippi, où nagent les Nègres avec des mufles d'hippopotames; des contrées où les belles filles aux fesses dures montent à cheval...".

Il va sans dire que la vie est du côté des garçons heureux dans leurs épaules et des filles aux fesses dures, la modernité du côté de New York et de ses gratte-ciel, et non du côté des artistes, des intellectuels, des cérébraux. Ceux-ci ont le tort immense de préférer l'intelligence et de mépriser le corps, alors que, selon Cravan, "le génie n'est qu'une manifestation extravagante du corps" et donc il "ne trouve un être intelligent seulement lorsque son intelligence à un tempérament."

Le ton et le langage sont incroyablement féroces. Suzanne Valadon est traitée de "vieille salope". Les plus chanceux sont exécutés en deux mots: "Malevitch, du chiqué. Alfred Hagin, triste, triste. Peské, t'es moche. (...) Deltombe, quel con! Aurora Folquer, et ta soeur?" Robert Delaunay, lui, a droit à plusieurs pages d'où il ressort tout à fait amoché: "Au physique, c'est un fromage mou: il court avec peine et Robert a quelque peine à lancer un caillou à trente mètres." Quant à Marie Laurencin, "en voilà une qui aurait besoin qu'on lui relève les jupes et qu'on lui mette une grosse... quelque part."

Jean-Emile Laboureur, qui expose un tableau intitulé "Le Café du commerce", est mieux traité : "Ses toiles, bien qu'encore sales, ont quelque vie, surtout celle qui montre un café avec des joueurs de billard; mais le plaisir qu'on a de la regarder n'est pas immense parce qu'elle n'est pas assez différente." La critique officielle, en la personne d'André Salmon n'y voit, elle, nulle vie et accuse Laboureur de copier précisément Marie Laurencin : "C'est le même soin d'une morale des lignes, mais combien anémiée!".

Maria Lluisa Borras (in "Cravan, une stratégie du scandale") cite comme prédécesseur de Cravan dans cet exercice de démolition, Félix Fénéon qui en 1893 exerça sa verve aux dépens des "Artisses Indépendants" dans un numéro du journal anarchiste "Le Père Peinard". Or Fénéon est précisément un ami de Cravan et de Kees Van Dongen, le seul peintre que Cravan admire ("Quandje cause avec lui et que je le regarde, je me figure toujours que ses cellules sont pleines de couleur, que sa barbe elle-même et ses cheveux charrient du vert, du jaune, du rouge ou du bleu dans leurs canaux.")

Mais on aurait tort de prendre Cravan au mot et de voir dans les jugements à l'emporte-pièce du poète-pugiliste un simple exercice dans l'art de la provocation. Cravan défend aussi ses propres conceptions esthétiques.

S'il déclare préférer "les excentricités d'un esprit même banal aux oeuvres plates d'un imbécile bourgeois" et s'il n'est pas tendre pour les "pompiers des Beaux-Arts"et pour les impressionnistes, Cravanva plus loin, dépasse les querelles d'écoles, de chapelles pour faire de la peinture une critique radicale. Aux cubistes et aux futuristes il reproche de faire du chiqué, de peindre en artistes roublards et non en brutes, en innocents: "Il faudrait un génie aux cubistes pour peindre sans truquages et sans procédés". Il ne leur trouve pas plus de sincérité qu'aux peintres officiels: "On sent comme devant toutes les toiles cubistes qu'il devrait y avoir quelque chose, mais quoi? La beauté, bougre d'idiot!"

La beauté, tout est là. Derrière les trucs, les procédés, les recettes et les "petites discussions sur l'esthétique dans les cafés" se dissimule l'impuissance de l'art pictural à rendre la vie: "Le futurisme (...) aura le même défaut que l'école impressionniste: la sensibilité unique de l'oeil. On dirait que c'est une mouche, et une mouche frivole qui voit la nature et non pas une mouche qui s'enivre de la merde, car ce qui est odeur ou son est toujours absent avec tout ce qui semble impossible à mettre en peinture et qui est justement tout."

Les artistes ne peuvent voir la beauté précisément parce qu'ils dissocient l'esprit du corps. Cravan est formel: "Tout d'abord, je trouve que la première condition pour un artiste est de savoir nager. Je sens également que l'art, à l'état mystérieux de la forme chez un lutteur, a plutôt son siège dans le ventre que dans le cerveau, et c'est pourquoi je m'exaspère lorsque je suis devant une toile et que je vois, quand j'évoque l'homme, se dresser seulement une tête. Où sont les jambes, la rate et le foie?"

Personne ne sera donc surpris que Cravanréserve ses attaques les plus violentes aux défenseurs de l'Art pour l'Art, qui croient la peinture supérieure à la nature, et notamment aux artistes russes. "Je ne peux avoir que dudégoût, écrit-il, pour la peinture d'un Chagall ou Chacal, qui vous montrera un homme versant du pétrole dans le trou ducul d'une vache, quand la véritable folie elle-même ne peut me plaire parce qu'elle met uniquement en évidence un cerveau alors que le génie n'est qu'une manifestation extravagante du corps."

Ce que veut Cravan, c'est "de la peinture qui serait simplement voyou", une approche directe, immédiate, innocente de la vie et de la beauté, l'approche qu'aurait un enfant ou un boxeur, une approche qui ressemble à la grâce et n'a rien à voir avec l'intelligence.

Alors que les artistes oublient le triste enseignement des académies et qu'ils lui préfèrent celui du critique brutal: "Allez courir dans les champs, traverser les plaines à fond de train comme un cheval, sautez à la corde et, quand vous aurez six ans, vous ne saurez plus rien et vous verrez des choses insensées."

 

 

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6 agosto 2017 7 06 /08 /agosto /2017 09:44

Il surrealismo, una rivoluzione poetica

Il surrealismo non si riduce a un pezzo da museo. Questo movimento artistico e politico si inserisce in un processo rivoluzionario.

Louis Janover tenta di ravvivare la dimensione rivoluzionaria del movimento surrealista. Ridotto a una semplice scuola letteraria e artistica, la sua carica sovversiva sembra oramai spenta. I professionisti della letteratura e della storia dell'arte si accontentano di presentarne una versione addomesticata e inoffensiva. Tuttavia i surrealisti affermano il loro rifiuto di ogni conformismo.

Louis Janover fa riferimento a questo indefettibile spirito di rivolta, ben incarnato da Antonin Artaud. "Le affinità così come gli entusiasmi sono questione di sfumature, e sulla mia scala di valori, i membri del gruppo occupano dei posti differenti, ma i principi che essi difesero collettivamente agli inizi rimangono miei", previene Louis Janover. Egli rifiuta soprattutto la sottomissione e l'accomodamento all'ordine delle cose. La rivolta e la lotta ispirano la procedura artistica. "Si dimentica che i surrealisti hanno imparato una cosa insostituibile nel corso del loro apprendistato: osare trasgredire le regole ed esplorare tutte le possibilità del loro strumento di creazione", ricorda Louis Janover.

La rivolta Dada

Il surrealismo si inscrive nel solco del Movimento Dada. Questa corrente artistica emerge durante la prima guerra mondiale. quando dei contestatori si rifugiarono a Zurigo. Hugo Ball lancia il Cabaret Voltaire aperto a tutte le sperimentazioni artistiche, musicali e poetiche. L'umorismo, la derisione, il dubbio e l'incertezza devono liberare la creatività artistica. Dada rifiuta di conformarsi all'accademismo estetico. "Compresso, bandito dagli ambienti intellettuali in cui regnava una convenzione artistica soffocante, questo dubbio, liberandosi, è diventato una forza di contestazione esplosiva", afferma Louis Janover.

Hugo Ball sembra influenzato dal teorico anarchico Bakunin. "Il desiderio della distruzione è al contempo un desiderio creatore", afferma il pensatore russo.

L'arrivo a Zurigo di Francis Picabia imprime un anticonformismo che influenza Tristan Tzara e il movimento Dada. Tutte le logiche, le norme, le costrizioni e le convenzioni devono esplodere. "Dada riporrà tutta la sua fiducia nelle potenze reali e la fantasia di ogni individuo; nell'esperienza negata del caso e del libero gioco delle facoltà individuali, nel prodotto immediato della spontaneità", pone in risalto Louis Janover.

Però, malgrado il disprezzo dei valori borghesi, il movimento Dada a Zurigo rifiuta il coinvolgimento rivoluzionario.

L'ambiente non è lo stesso di quello di Berlino. La miseria sembra molto più forte e la contestazione proletaria non smette di salire. In Russia, i soviet formano un doppio potere che tenta di abolire le istituzioni dello Stato. In Germania, un'insurrezione operaia permette la creazione di consigli operai. Un proletariato industriale e urbano dà impulso alle lotte più radicali in Europa. I partiti, i sindacati e le strutture di inquadramento della classe sono contestati. L'emancipazione dei lavoratori deve provenire dai lavoratori stessi.

La contestazione artistica non si distingue più dalla rivolta politica. L'effervescenza intellettuale e politica spiega la radicalità del movimento rivoluzionario in Germania. "La vita quotidiana è direttamente irrorata da questa cultura radicale la cui diffusione si opera attraverso mille canali inediti", pone in risalto Louis Janover.

Ma il movimento Dada si impegna nel denunciare la mascherata estetizzante delle false contestazioni artistiche. Richard Huelsenbeck, nel primo Manifesto Dada in Germania, attacca gli espressionisti che tentano di ottenere i favori della borghesia. Le serate del Club Dada diffondono una corrosiva derisione politica. Raoul Hausmann diffonde dei programmi politici umoristi che propongono il "comunismo radicale" e "l'abolizione immediata di ogni proprietà". Un Consiglio dei lavoratori non salariati esprime un rifiuto del lavoro. Contro la cultura di Weimar, Raoul Haussmann attacca la sottomissione intellettuale e il dominio del capitale per minare tutti i valori borghesi. La sperimentazione artistica si accompagna con una concezione libertaria della vita. "Eccoci nel cuore di Dada: la fusione in una stessa esigenza esistenziale, di tutti i tentativi per superare l'arte specializzata e facilitare l'emergere di una nuova attività critica", riassume Louis Janover.

Ma, sin dal 1923, Dada sparisce con il riflusso dell'ondata rivoluzionaria. Gli artisti tornano alla loro specializzazione professionale. La forza di Dada a Berlino attinge in un vero soffio rivoluzionario. Questo movimento rifiuta tutti i programmi politici, con l'obiettivo di rendere la vita appassionante.

L'emergere del surrealismo

A Parigi, il movimento dada si diffonde all'interno di una bohème letteraria marginale e rivoltosa. ma quest'ambiente artistico sembra scollegato dai movimenti sociali. In Francia, gli scioperi sono schiacciati nel 1920. Ma dei giovani poeti subiscono il soffocamento del conformismo artistico. Essi non possono esprimere la loro creatività e la loro passione letteraria. "Uccidere l'arte è quel che mi sembrava essere la cosa più urgente, ma non potevamo operare alla luce del sole", scrive André Breton. I dadaisti parigini incarnano l'individualismo libertario e il rifiuto delle convenzioni. La rivista Littérature pretende di rompere con le avanguardie artistiche e la letteratura dei saloni mondani. L'Arte divienta un bersaglio di scelta. Per André Breton, Dada non è né una scuola artistica né un movimento politico, ma uno stato dello spirito. "Finché si faranno recitare nelle scuole delle preghiere sotto forma di spiegazione di testi e passeggiate nei musei, grideremo al dispotismo e cercheremo di disturbare la cerimonia", scrive André Breton. Dada si oppone a tutti i dogmi e alle spiegazioni razionali per meglio liberare gli istinti.

Nel 1921, il processo Barrès segna una svolta. André Breton reintroduce un senso dei valori nel movimento Dada che inizia a mettere in derisione tutti i dogmi. Soprattutto, è unicamente uno scrittore nazionalista già ridicolo ad essere attaccato. Ma è la funzione stessa dell'intellettuale e dello scrittore che deve essere calpestata.

Se Dada insiste sulla banalità di un'esistenza assurda, i surrealisti valorizzano la sensibilità e il meraviglioso del quotidiano. Ma la critica radicale dell'arte sembra abbandonata dai surrealisti che tentano di ricavarsi un posto nel piccolo ambiente letterario. Louis Janover ricorda, al contrario, che "La sovversione dadaista tendeva a spezzare i quadri della specializzazione artistica e letteraria uscendo dall'arte per entrare nella vita". I surrealisti apparivano come un'intelligentsia piccolo borghese che vuole spezzare le catene dell'arte per meglio sfondare. I surrealisti non sviluppano  nessuna vera critica sociale. In compenso, essi valorizzano la critica della religione, dell'ordine morale e del conformismo. L'amore e la sessualità permettono di far esplodere le convenzioni sociali.

I surrealisti, al contrario dei dadaisti di Berlino, non possono più appoggiarsi su di un movimento sociale. Sono soprattutto degli artisti, degli scrittori e degli intellettuali che si rivolgono a questo stesso gruppo sociale. "Hanno attinto nelle loro propria situazione il contenuto e la materia della loro attività rivoluzionaria: dei nemici da abbattere, delle misure da prendere, dettate dai bisogni della lotta", osserva Louis Janover. I surrealisti utilizzano la psicanalisi, non per la sua terapia, ma per liberare gli istinti e le energie represse. L'arte e l'esistenza non sono più separate.

La scrittura automatica permette di reinventare il linguaggio per appropriarsi delle parole. Questa creatività deve anche trasformare la vita, "perché questo cambiamento di significato non si concepisce senza un rovesciamento  che modifica il senso dell'esistenza", sottolinea Louis Janover. Le parole rivestono una dimensione erotica per liberare l'immaginario e la sensibilità. La poesia interviene allora in modo concreto nell'esistenza.

Ma la scrittura automatica è in seguito utilizzata per produrre degli stereotipi letterari. Ridotta a una semplice tecnica, è diventata allora un semplice mezzo separato dalla sua vera finalità. La scrittura automatica deve al contrario spezzare il vicolo della logica e tutti gli apparati di conservazione sociale. Le idee di patria, famiglia e di religione devono essere attaccate. Il linguaggio dell'amore si confonde allora con il linguaggio della rivoluzione.

Tra integrazione e contestazione

L'arte si distacca dalla vita. I pitturi surrealisti restano racchiusi nella loro specializzazione per preparare la loro piccola carriera ad immagine di Picasso. Gli artisti professionali diventano degli intermediari e non permettono più di accedere direttamente al meraviglioso del quotidiano. Quest'elitismo alimenta un consumo dell'arte. Al contrario, la creatività deve permettere ad ognuno di esprimere la propria sensibilità e di liberare la propria immaginazione.

Antonin Artaud incarna lo spirito utopista del surrealismo, al di fuori di tutte le ideologie. Attacca tutte le istituzioni e le costrizioni sociali. Designa chiaramente gli avversari da abbattere. Gli individui e i corpi devono liberarsi dalle istituzioni che li reprimono. Artaud insiste sull’alienazione, l'espropriazione e la separazione del corpo dalla vita. Insulta il Dalai Lama, il Papa, i medici dirigenti dei manicomi e i rettori delle Università. Tutti i poteri diventano un bersaglio da abbattere. Lo spirito surrealista è allora animato da "un certo stato di furore". Antonin Artaud ritiene che la trasformazione materiale non basta, ma deve accompagnarsi ad una rivoluzione spirituale. Ma subisce l'esclusione da un movimento surrealista che preferisce un impegno politico più tradizionale. Tuttavia, la rivolta di Artaud permette di far uscire il surrealismo dai limiti dell'arte e della letteratura.

Lo scandalo per lo scandalo non è guidato da un'ideologia ma dal desiderio di calpestare le regole sociali. "Per l'intellettuale in rotta con la società, una tale infrazione lo pone la legge comune, al riparo dalle costrizioni della logica sociale", descrive Louis Janover. I bersagli sono spesso degli scrittori, per meglio screditare la morale borghese e le regole del buon comportamento nel dibattito. Ma i suoi scandali possono ridursi a una semplice retorica diventata oggetto di studio letterario.

Dopo il periodo dell'utopia rivoluzionaria, il surrealismo si conforma al freddo realismo bolscevico. L'adesione al Partito comunista segna una svolta. Nel 1924, il PC diventa staliniano e impone un'ortodossia rigida e conformista. "Una volta le forze d'opposizione sociali e politiche liquidate, il Partito passa naturalmente allo stadio e al valori borghesi tradizionali presentati sotto etichetta proletaria", descrive Louis Janover. Ma Pierre Naville, poi André Breton, si volgono in seguito verso l'opposizione comunista che denuncia il regime dell'URSS.

Surrealismo e rivoluzione

I surrealisti si uniscono al Partito Comunista. Quest'organizzazione poggia sul marxismo ortodosso criticato da Karl Korsch. Un'avanguardia d'intellettuali che deve illuminare le masse e forgiare la teoria che deve condurre alla rivoluzione. I giovani scrittori aderiscono dunque facilmente a questo discorso senza percepirne i limiti. I surrealisti privilegiano gli incanti verbali a detrimento delle analisi politiche del capitalismo. Tuttavia, essi pretendono di voler trasformare il mondo per cambiare la vita. "Il rovesciamento delle relazioni reciproche implica la modificazione dei bisogni, dei desideri e del modo di soddisfazione stesso", sottolinea Louis Janover. La soddisfazione dei desideri sembra prevalere sulla soddisfazione dei bisogni per André Breton. Ma questi due aspetti rimangono indissociabili.

I surrealisti restaurano le gerarchie attaccate da Dada. La separazione tra l'intellettuale e il proletario, tra l'arte e la vita, e la divisione del lavoro tra intellettuali e manuali sono riprodotte.

La rivolta surrealista che poggia sulla libertà di creazione, si accomoda alle esigenze del mercato dell'arte. I pittori conoscono un successo commerciale importante. "I mezzi diventeranno i fini, addirittura la fine del movimento; al rifiuto di riuscire si sostituirà la volontà di riuscire con il rifiuto", ironizza Louis Janover.

I surrealisti, all'inizio, respingono la specializzazione artistica. Le sue pratiche creative possono essere riappropriate da ognuno per rendere appassionante il quotidiano. "Scrittura automatica, narrazione di sogni, cadaveri squisiti (cadavres exquis), oggetti dal funzionamento simbolico, deriva nella vita quotidiana e nel labirinto di una città rivisitata attraverso il meraviglioso, esaltazione dell'amore-passione e delle passioni dell'amore - ecco che non erano più di dominio riservato a una elite, ma riguardava, in principio, chiunque", descrive Louis Janover. Ma il surrealismo si racchiude progressivamente nella specializzazione con degli artisti che possono far carriera nel loro campo. La letteratura, il cinema e la pittura surrealiste diventano delle merci per consumatori passivi.

La riflessione di Louis Janover sembra originale. Quest'autore si inscrive nella filiazione del comunismo dei consigli, connesso a un Marx libertario. La sua concezione del surrealismo sembra dunque molto differente da quella degli artisti alla moda, dei conservatori di museo e degli storici d'arte. Egli mostra bene l'ancoraggio del surrealismo nel movimento Dada, esso stesso nutrito dall'insurrezione spartachista a Berlino. Per cambiare la vita, sembra allora indispensabile trasformare il mondo. Nella società mercificata, la creatività viene immediatamente recuperata dall'industria culturale e il piccolo ambiente artistico assetato di riconoscimento istituzionale. Ma i surrealisti rifiutano l'imbrigliamento stalinista che consiste nel porre l'arte al servizio dell'ideologia bolscevica. La creatività deve essere liberata per se stessa, per contestare tutte le gerarchie accademiche, per creare uno spazio di emancipazione, di piacere e di passione.

FONTE: Louis Janover, La Révolution surréaliste, Plon, 1989.

 

[Traduzione di Massimo Cardellini]

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12 luglio 2017 3 12 /07 /luglio /2017 06:00

Paul Neuhuys: "Dada non si pensa"

Lo studio di Robert Frickx e Michel Joiret su La poésie française de Belgique de 1880 à nos jours (1977) fu accolto male dai neo-surrealisti belgi riuniti intorno a Tom Gutt, che si profusero in inventive contro i due (f)autori.

A rileggere il capitolo 'Autour du surréalisme' (pp. 115-143), è molto evidente che Frickx e Joiret, malgrado alcune affermazioni malaccorte o soggette a cauzione, non meriterebbero questa sculacciata!

Gli autori sottolineano che Dada e surrealismo "non si fanno ombra e hanno potuto sovrapporsi senza che sia permesso sottometterli l'uno all'altro.

Se si vuole capire il movimento Dada, conviene non rimanere indifferenti alla procedura poetica di Paul Neuhuys che definisce con umorismo nella sua opera Poètes d'aujourd'hui (1): "Dada così come mi è capitato di dire scherzosamente consiste nel mettere per scritto le cose che non stanno in piedi [2]. Dada instaura una potente logica negativa. Inverte radicalmente la direzione dell'intelligenza. Dada non ha nulla in comune con tutto ciò che ne pensate, perché Dada non si pensa".

Tra le mani di Paul Neuhuys, tuttavia, la poesia sembra meno essere unostrumento di scandalo o di sovversione che un mezzo per esprimere ironicamente la propria nostalgia [...]. Questo poeta sensibile, semplice (mai semplicistico) e intelligente ha contribuito a rinnovare in Belgio il linguaggio poetico. Fu tra i primi a utilizzare il vocabolario della materia, un po' alla maniera di Cendrars o di Thiry. Ritroviamo nella sua poesia le discordanze geniali di Michaux e un arsenale di neologismi barocchi, stridenti, a volte aggressivi. Usa il gioco di parole e parla dell'amore con una tenerezza che resiste alle trappole del serio [...]. Il verso è generalmente posto in risalto da colori franchi e vivi, lacerato quando occorre e molto più spesso al servizio di un'immaginazione sfrenata.

[…] Autore, tra l'altro, di La draisienne de l'incroyable (1959), Neuhuys possiede l'arte delle antitesi e il gusto per l'insolito […]. La sua poesia è animata da un reale bisogno di conoscere, e l'uomo ne è il centro. Il tono, molto spesso ironico, addirittura acido, diventa più grave quando si pone di sfuggita il problema della nostra esistenza. [...] In definitiva, se Dada non ha conosciuto che una vita effimera, fu in Belgio la via di mezzo tra la poesia lirica tradizionale e le audacie del surrealismo. La rivoluzione pacifica non sarà stata invano e nemmeno improduttiva se ci si riferisce agli arabeschi verbali di Paul Neuhuys (pp. 116-118).

Robert Frickx (1927-1998) divenne dottore grazie a una tesi dedicata a René Ghil. Du Symbolisme à la poésie cosmique (1962). Sin dal 1969, è incaricato dei corsi alla Vrije Universiteit Brussel. Nel 1971, vi ottenne un incarico completo e insegnò la letteratura francese del XIX e XX secolo. Oltre dei corsi di vacanze all'Università libera di Bruxelles, conserverà queste funzioni sino al suo pensionamento. Firmo le sue poesie, romanzi e novelle e racconti con lo pseudonimo di Robert Montal. riservando il suo patronimico alla firma dei suoi saggi.

Dopo aver letto la mia seconda raccolta di poesie (Comme une aile qui se brise, 1967), mi inviò una copia di Patience de l'été (1965), impreziosito da una strofa che la modestia mi impedisce di citare qui.

Non ho mai incontrato Robert Montal, ma per delle ragioni indubbiamente intime e che mi sfuggono oggi, due quartine di questa raccolta sono rimaste incise nella mia memoria, sopratutto la seconda:

 

Accadeva alle bocche dello Schelda

In una vecchia città vuota

che graffiava il cielo umido

Con gli alberi marci dei suoi battelli.

 

Mi diceva: Non piangere,

Domani il mare avrà la nostra età

Consegneremo alla nostra rabbia

Tutti i paesi che vorrai.

Henri-Floris JESPERS

 

Robert FRICKX & Michel JOIRET, La poésie française de Belgique de 1880 à nos jours, Paris / Bruxelles, Fernand Nathan / Labor, 1977, 268 p.

 

[Traduzione di Massimo Cardellini]

 

[1] Paul NEUHUYS, Poètes d'aujourd'hui. L'orientation actuelle de la conscience lyrique, Anvers, Ça ira, 1922, p. 68.

[2] Nella sua cronaca del quotidiano De Standaard del 1° febbraio 1936, dedicata alla raccolta alla raccolta French en andere Cancan (1935) di Gaston Burssens (1896-1965), Marnix Gijsen (1899-1984), critico letterario temuto all'epoca, citerà negativamente Paul Neuhuys: Il compito del poeta consiste nel mettere per scritto le cose che non stanno in piedi".

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11 maggio 2017 4 11 /05 /maggio /2017 19:58

 La lettura lyotardiana di Marcel Duchamp

 

Samantha Magnani

 

Jean-François Lyotard, filosofo del panorama contemporaneo, nel 1977 pubblica una raccolta di tre saggi dal titolo Les transformateurs DUuchamp [1]. Questa pubblicazione è un tributo a una personalità del movimento dadaista e surrealista, ovvero Marcel Duchamp, che, secondo il nostro filosofo, è qualcosa di più di un artista. Lyotard considera Duchamp un intellettuale, o meglio un ricercatore. A costui riconosce il merito di aver operato la più inquietante messa in causa dello statuto dell'opera d'arte nell'età moderna. Duchamp rappresenta l'artista che per primo ha preso coscienza del radicale mutamento di ruolo dell'opera d'arte nella società occidentale nella seconda metà del XIX secolo.

Lyotard ci fa notare che prima dell'affermazione del capitale l'opera d'arte assolveva ad una «funzione religiosa»: essa non era né più né meno che un elemento integrante del sistema, qualcosa che permetteva ai diversi membri della società di comunicare fra loro. Quindi, l'artista e il suo pubblico si trovavano in un rapporto di perfetta armonia. Al contrario nella società contemporanea la posta in gioco nell'arte diviene la perdita di questo momento conciliatore. Il processo di affermazione del capitale e le conseguenti esigenze di produzione, determinano la dissoluzione delle forme figurali tipiche dell'opera dell'età «classica» o «arcaica» (vale a dire quella antecedente la modernità) a favore della circolazione dell'arte-merce. Il circolo di accoglienza dell'opera d'arte non è più un pubblico preciso con cui condividere un significato, ma un giro di affari economici.

L'artista non rispetta più un codice per comunicare con il fruitore della sua opera, e la sua opera diviene un'occasione di critica della società, del suo sistema e del discorso unitario che la sottende. Ecco perché la sperimentazione diviene il carattere peculiare dell'opera d'arte moderna. Lyotard approfondisce la distinzione fra opera d'arte «classica» e opera «moderna» in Au juste [2], un testo del 1979. La seconda si caratterizza rispetto alla prima per la rinuncia o alle "belle forme" tipiche della prima; in altri termini rinuncia al soddisfacimento dei propri desideri [3]. L'artista moderno non mira, quindi, al compiacimento del pubblico: mettendo in discussione i dettami della prospettiva rinascimentale e operando una critica alla pittura percettiva, svolge una critica all'intero sistema della società.

Pertanto, l'opera d'arte moderna punta sull'instabilità dei criteri con cui viene prodotta. Questa assenza di criteri definiti significa anche che si è nell'impossibilità di un criterio generale di giudizio. L'espressione letteraria, figurativa, plastica, musicale diventa ricerca.  Pertanto, l'opera d'arte mantiene sempre un carattere di indefinibilità. Il suo carattere peculiare è che non si sa per chi si scrive, si dipinge, ecc. Diversamente, il classicismo è quella condizione in cui l'autore scrive o dipinge o crea ponendosi contemporaneamente nell'istanza dell'autore e in quella del fruitore, poiché conosce la sua domanda.

L'autore è, quindi, anche il commentatore delle proprie opere: giustificando e difendendo ciò che crea, circoscrive il suo pubblico. Di conseguenza, nell'opera classica viene a mancare completamente il carattere sperimentale dell'opera d'arte moderna di cui, al contrario, si fanno promotrici le avanguardie artistiche del Novecento. Puntando sul carattere trasgressivo proprio del desiderio di dipingere o di scrivere, esse hanno orientato la loro opera verso una critica sempre più radicale dei vincoli poetici e classici, ovvero del sistema della rappresentazione.

Ora, ciò che distingue Duchamp rispetto ai suoi contemporanei, secondo Lyotard, è un nuovo modo di porsi rispetto alla cosiddetta macchina, tema già caro ai Futuristi. Per quanto concerne questo concetto, Lyotard ne riporta nel suo testo la definizione data da Franz Reuleaux in Cinématique. Principes fondamentaux d'une théorie générale des machines (1874) [4].

In prima istanza Reuleaux definisce la macchina come une combination de corps résistants, assemblés de telle façon que par leur moyen et par certaines motions déterminants, les forces mécaniques de la nature soient obligées de faire de travail [5].

Tuttavia, ci segnala Lyotard, Reuleaux suggerisce un'altra peculiarità del medesimo dispositivo meccanico: la macchina può essere vista anche come una «trappola» che si tende alle forze naturali; ed è questa seconda direzione della macchina che viene tematizzata da Lyotard nell'analisi dell'opera d'arte duchampiana. Ciò che il filosofo trova interessante del meccanismo della macchina non è il fatto che esso si perpetui attraverso il suo uso, restaurando la propria identità da un ciclo produttivo all'altro e determinando, così, una certa temporalità, ma il fatto che questo dispositivo funzioni come un congegno che permette di rovesciare i rapporti di forze. Pertanto, Lyotard ci parlerà di macchina duchampiana nel senso di un artifice qui est et qui n'est pas couplé avec la nature: elle l'est parce qu'elle ne fonctionne pas sans capter et exploiter des forces naturelles; elle ne l'est pas parce qu'elle  joue un tour à ces forces, étant elle même moins forte qu'elles, rèalisant cette monstruosité: que le moins fort soit plus fort que le plus fort [6].

Si tratta, dunque, di una trappola che riesce a rovesciare la direzione e l'impatto delle forze chiamate in causa. Lyotard ci spiega che questa macchina viene detta anche «celibe»: si parla di «celibato» della macchina, in quanto, seppur il suo meccanismo primario tende all'unione di due corpi o oggetti in un unico movimento, al tempo stesso, essa permette che qualcosa di dissimilante si insinui in quel dispositivo determinando un'inversione delle forze che contrasta il processo di unificazione.

Ciò che Lyotard trova interessante nella macchina celibe è che essa porta alla luce l'astuzia inconscia che è implicita nell'invenzione dei meccanismi; astuzia che, a suo dire, il pensiero tecnico moderno e contemporaneo ha messo a tacere a beneficio del progetto di dominio e di possesso della natura e che, invece, era già nota ai Greci sotto il termine di mechané; ovvero di meccanica nel senso di macchinazione. Infatti, ci ricorda Lyotard, Aristotele nel suo testo Mechanika [7] ne parlava come di ciò che  dà la possibilità al più piccolo di sovrastare il più grande. Qui il rovesciamento delle forze che prende vita da questa macchinazione apre un varco nel rapporto di forze sfavorevole all'uomo e favorevole alla natura. Lyotard pone, quindi, in analogia  il dispositivo della macchina celibe con la macchinazione, il cui principio può essere esemplificato, secondo Aristotele, con il movimento del cerchio. In Mechanika egli scriveva che se si considera l'estremità A del diametro di un cerchio in movimento insieme all'estremità opposta del medesimo diametro, cioè il punto B, si noterà che il punto B volge in una direzione che è opposta a quella intrapresa da A: ad esempio, se A  va verso il basso, B  va verso l'alto; così se si suppone un secondo cerchio, che è  tangente al primo in B, si noterà che esso viene trascinato nella direzione di B che è la direzione opposta a quella di A. Pertanto, per quanto riguarda il primo cerchio, se  da un lato è chiaro il movimento che lo anima, dall'altro lo stesso movimento risulta contenere un'inversione di senso: cioè le due direzioni contrarie - quella di A e quella di B. Il punto di tangenza è, invece, il limes, dove il movimento si rovescia. Allo stesso modo la circonférence du cercle, lieu de ces points, est un  limes d'inversion du mouvement [8].

Lyotard definisce la categoria di corpi capaci di tali capovolgimenti come «corpi non affidabili» o come «corpi con commutatore di energia incorporato», poiché là dove appare il progetto della composizione delle forze, interviene l'inversione a sventare l'agognato sodalizio, erigendo tra le parti la parete dissimilante. In base a tale proprietà Lyotard giustifica il celibato della macchina, e il celibato altro non è che un nome per la loro astuzia.

Ora, questa direzione altra della macchina, secondo Lyotard, trova un suo referente nell'arte sofistica, più precisamente nel modello dei dissoi logoi, vale a dire dei discorsi duplici, secondo il quale ogni discorso deve essere contrastato da un altro rigorosamente parallelo, ma che conduce alla conclusione contraria. Attraverso questo modo di procedere, la tesi più debole ha la possibilità di diventare la più forte. Quest'inversione dei ruoli, così come l'apertura all'elemento aleatorio implicita nella seconda direzione della macchina, costituisce per Lyotard, la vera ricchezza del dispositivo; si tratta di un potenziale che, sempre secondo il nostro filosofo, la tradizione metafisica ha cercato di mettere a tacere. Qui Lyotard si riferisce a quei filosofi che lui chiama gli uomini di sapere, i quali in nome del vero, e armati della sola convinzione di poter costruire una teoria unica e totale, hanno preteso di mettere fine alla sofistica, anche tramite il tentativo di risolvere o superare l'incongruenza a cui i discorsi duplici aprono le porte. Ecco cosa scrive Lyotard nel saggio "Parois" - scritto nel 1975 -, contenuto in Les transformateurs Duchamp [9],  in difesa dell'arte sofistica: L'homme de savoir dit tout de ses prétentions à unir le discours en un couple ou processus de couplage déclaré supérieur  (dialogue chez Platon, dialectique chez Aristote), quand il croit  réfuter l'art des antilogies par l'argument qu'il faut bien, si l'on veut conclure, disposer d'une mesure commune à appliquer aux raisons pour et aux raisons contre, et d'un juge pour la définir et l'appliquer [10].

È contro la riduzione metafisica operata da questo genere di macchine totalizzatici e unificatrici, sia in materia di tecnica, di linguaggio che di politica, che Lyotard, e secondo il nostro filosofo anche Duchamp, prendono posizione. Lyotard sostiene che uno degli elementi che distingue Duchamp dagli artisti  suoi contemporanei, anch'essi protagonisti della scena avanguardistica, sia la mancanza di un vero interesse per la riproduzione del modello della macchina tramite la pittura, così come il non interesse a valorizzare la macchina da un punto di vista efficientistico.  Duchamp inaugura un nuovo uso di queste macchine: un uso estetico. Partendo dalla macchina stessa, così come ci è data e, talvolta, così come è stata da noi "trovata", cerca di andare oltre il suo uso pratico, cioè irrompe nella  rappresentazione che ne abbiamo a partire dall'ordine pratico, per farne un'opera d'arte.

Ora, prima di addentrarsi nell'analisi della messa in opera della macchina duchampiana, e a sostegno della sua tesi circa l'illegittimità del sistema  della rappresentazione, Lyotard prende in esame il caso della macchina riproduttrice o mimetica per eccellenza, cioè lo specchio di vetro  riflettente o registrante. Lyotard punta il dito sull'ingiustizia perpetrata a questa parete dall'ottica e dalla geometria dogmatica - quella euclidea. Egli ritiene che, nonostante la sua esilità bifronte, lo specchio porta con sé il principio della macchinazione e un sistema di ritorsioni che è pari a quello a cui danno vita i due cerchi di Aristotele.

La macchinazione a cui si riferisce Lyotard chiama in gioco due oggetti: l'oggetto che si presenta e alimenta la machina e l'immagine di questo prodotta dallo specchio. Fra questi si pone l'osservatore che è l'utente della macchina. Ora, ciò che il filosofo insinua è che non sia ben considerato è il fatto che il prodotto ottenuto dalla parete di vetro riflettente differisce dall'oggetto ad essa presentato sia per la sua distanza apparente, sia per la sua posizione. Secondo questa lettura anche nello specchio sarebbe iscritto un dispositivo capace di scardinare il sistema tradizionale della rappresentazione. Nell'argomentazione della sua tesi il nostro filosofo ci presenta come già Kant avesse messo in evidenza la capacità dello specchio di conferire ai suoi prodotti il carattere dell'incongruenza. Nel testo "Vom dem ersten Grunde des Unterschieds der Gegenden im Raume"(1768) [11], Kant ci faceva notare che lo specchio pieno, ma più in generale la simmetria in rapporto ad un piano nello spazio tridimensionale o in rapporto ad una retta nello spazio bidimensionale-, se da un lato ci dà la simmetria fra i due oggetti, al tempo stesso, ci fornisce un'informazione sulla loro differenza. Kant ci porta l'esempio delle mani: la mano destra, pur essendo simile e simmetrica alla sinistra in tutti i suoi punti, non è però sovrapponibile a quella sinistra (e viceversa),  così come è impossibile infilare un guanto destro nella mano sinistra. Lo stesso risultato si ottiene se si considerano le due metà del corpo umano.  Diversamente, un altro risultato si ottiene se si decide di applicare uno specchio lungo l'asse verticale del corpo umano. Solo allora la parte presentata allo specchio - ad esempio quella destra - produrrà nella sua immagine riflessa un'immagine conseguente e sovrapponibile all'altra metà - quella sinistra. Un risultato analogo si ha se si innesta un secondo sistema speculare sul primo: questa seconda macchina permette di annullare la differenza di posizione degli effetti della prima parete di vetro riflettente, chiamando in causa tre oggetti: quello presentato al primo specchio (la metà destra del corpo), la sua immagine in esso, che rimane incongruente rispetto alla metà destra -, e l'immagine di questa immagine nel secondo specchio che  risulterà congruente al primo oggetto. Lyotard conclude da Kant che la parete di vetro riflettente risulta assimilante quando è essa stessa raddoppiata, ma dissimilante quando è presa da sola.

Procede, poi, a mettere in relazione questa conclusione con il lavoro duchampiano, giungendo a sostenere che la funzione dissimulatrice sopra descritta coincide con quella funzione che Duchamp ha indicato con il termine «miroirique». Questo termine è un neologismo francese intraducibile, derivante dalla parola miroir (specchio) il cui significato inerisce alla macchinazione che è insita in ogni parete riflettente considerata singolarmente  o in un montaggio in serie di un numero dispari di specchi. La miroirique è ciò che in Duchamp fa saltare l'equazione che vuole la meccanica come un sistema di ripetizione.

Lyotard fa risalire l'interesse di Duchamp per le macchine proprio a questa loro capacità dissimilante che ha per effetto invenzioni singolari e imprevedibili, nonché irriconoscibili, che implicano l'esercizio dell'astuzia che, però, non viene mai risolta in posizioni conciliatrici. Per questo motivo la macchina duchampiana, insiste Lyotard, non è una macchina produttiva: essa non capitalizza niente delle forze che veicola e trasforma. È solo la meccanica della macchinazione che Duchamp "tematizza" attraverso la sua opera, senza mai porsi il problema dell'assimilazione delle cause e degli effetti, eliminando così anche la questione dell'autore e dell'autorità. Qui è l'artista stesso che arriva a «parlare» come una macchina anonima e celibe, la cui meccanica non coinvolge il problema delle tecniche, né appartiene alle persone di potere e alle politiche. Scrive Lyotard, questa volta nel saggio "Machinations"- scritto nel 1974 e inserito anch'esso in Les transformateurs Duchamp - [12] a proposito della macchina duchampiana: Les machines rusées ne sont pas productives, elles ne sont pas établies. Si l'on peut dire célibataires, ce n'est pas sûrement pas parce qu'il faudrait avoir perdu dieu et sa loi pour le concevoir, s'en servir et même pour se faire elles; mais en hommage à leur inanité [13].

Dunque, le macchine duchampiane non sono state pensate in vista di una domanda, neppure rispetto a quella della legittimità e della verità a cui rispondono tutte le macchine di potere. La macchina celibe è una macchina che nasce spontaneamente e finisce per essere affermativa, sentenziosa, pur mantenendosi nella sua vacuità: questo è dovuto all'assenza della domanda di controllo del suo funzionamento e degli effetti che da essa scaturiscono. Ciò che salta nel linguaggio dell'opera duchampiana è il dispositivo dell'implicazione (il se allora) su cui si fonda la legittimità di una proposizione consecutiva rispetto ad una proposizione posta come sua ipotesi. Quindi quando Duchamp dice «dati», ad esempio in occasione di Étant donnés: 1°: La chute d'eau, 2° gaz d'éclairage (1946-66), egli pronuncia un primo enunciato che si risolve in un istante che diviene il suo stesso riferimento temporale; di seguito, pronuncia un altro enunciato che potrebbe essere inteso come derivante dal primo, ma che, in verità, non è un enunciato consecutivo: esso stesso va inteso come un nucleo temporale autonomo o come scrive Lyotard sempre in "Machinations": l'instance d'une puissance qui donne champ à une autre temporalité [14].

 

 

Si tratta di una temporalità che non conosce né la successione, né la simultaneità; sono autocronie che non hanno altra relazione se non quella casuale, diciamo discronia.

Lyotard approfondisce la sua analisi esaminando l'espediente di cui Duchamp si serve per scardinare il dispositivo dell'implicazione. Duchamp ricorre ad un operatore paradossale che in logica viene chiamato dispositivo cerniera. È questo il caso della disgiunzione inclusiva e/o. Questo dispositivo si distingue per la sua proprietà di afferrare contemporaneamente la simmetria e l'incongruenza di due termini.

Ora, nei suoi saggi contenuti in Les transformateurs Duchamp Lyotard ci presente tutta una serie di elementi di cerniera che caratterizzerebbero l'opera duchampiana. Gli esempi riportati dal nostro filosofo sono numerosi. Tuttavia, in questa sede ho scelto di riferirmi in particolar modo alle sue segnalazioni su Grand Verre (1912-25), in quanto è l'opera duchampiana più ricca di operatori paradossali. L'analisi lyotardiana comincia dal titolo dell'opera. Il titolo originale del Grand Verre, ovvero La mariée mise à nu par ses célibataires, même viene definito da Lyotard un titolo di cerniera, in quanto articola tre battenti:

la funzione narrativa

la funzione logica di operatore fluttuante

la funzione paradossale di tautologia o referenza.

In primo luogo Lyotard analizza il titolo in quanto enunciato, cioè considerandolo un frammento di narrazione. Ciò che in prima istanza nota è che tale enunciato chiama in causa anche un secondo enunciato, ovvero la proposizione "I celibi dello sposo che mettono a nudo, anche" , che corrisponderebbe a ciò che il primo enunciato non dice.

Lyotard riconosce che il secondo enunciato è la trasformazione del primo in forma passiva; ciò nonostante, afferma che esso si distingue dal primo per diversi elementi. Innanzitutto, l'espressione "che mettono a nudo" risponde al presente di enunciazione, cioè indica che la scena descritta dall'enunciato sta accadendo nel momento in cui io parlo. Diverso è il caso dell'espressione "messa a nudo" che apre ad una temporalità più indefinita.

Altra differenza: mentre nel primo enunciato l'attenzione è focalizzata sulla sposa tanto da poter linguisticamente sussistere anche senza il complemento di agente, nel secondo enunciato i Celibi non possono fare a meno del complemento oggetto per realizzare la loro azione. Lyotard riconosce che, però, i due enunciati hanno comunque un elemento forte in comune: la domanda sulla sposa; entrambi ci inducono a chiedere: «Chi è la sposa? Quella indicata o una sposa qualsiasi alla quale noi scegliamo di pensare?». La seconda possibilità classifica il titolo dal lato allegorico [15]. In questo caso il titolo diviene un embrione di narrazione, en «tableau vivant» la cui scena può anche essere letta in chiave pedagogica [16].

Di seguito, Lyotard rivolge la sua attenzione all'operatore logico fluttuante contenuto nel titolo, cioè al termine "anche". Secondo il nostro filosofo, si tratta di un operatore logico incompleto, cioè rivelatore  della tecnica euristica che sta dietro a questo titolo, in quanto fa pensare alla concessione e al rafforzamento dell'argomento contrario e insieme alla sua ritorsione. Così, nel tentativo di interpretare la posizione dell'avverbio "anche" nel titolo, si considerano diverse possibilità.

Si può concedere che "è la sposa che è anche messa a nudo" e rafforzare  questa concessione prendendo in considerazione un "quand'anche lo fosse" fino intendere l'"anche" come un "supposto che". Quest'ultima lettura è il risultato dei due arretramenti precedenti: infatti, se ci si chiedeva come si può parlare di una "sposa messa a nudo dai suoi scapoli" quando fra i due termini "sposa" e "scapoli" c'è un'incongruenza di fondo, con la terza possibilità si apre il passaggio all'eventualità che la sposa possa anche essere stata messa a nudo dagli scapoli, proprio perché sono scapoli e lo resteranno: quindi, al "supposto che" segue un "ebbene", un "appunto!". Ciò che è avvenuto è la ritorsione delle due concessioni fatte all'obiezione.

Infine, nel titolo di quest'opera Lyotard ci segnala un altro elemento paradossale: si riferisce alla posizione del titolo rispetto all'opera. Lyotard trova la conferma di tale paradossalità negli scritti duchampiani, dove l'artista afferma esplicitamente l'intenzione di accordare al titolo un'importanza pari a quella  di un colore invisibile [17]. Tramite il titolo l'artista inserisce qualcosa che va oltre la sua significazione e il contenuto dell'opera. Il titolo è aggiunto all'opera nel senso che non viene pensato a partire dall'opera che rappresenta, ed agisce sul fruitore così come lo fanno  i colori di un quadro , anche se si tratta di un colore invisibile - cioè un «colore di cui si parla». Nel saggio dal titolo "Charnières" - scritto nel 1977-, sempre contenuto in Les transformateurs Duchamp scrive Lyotard: Le titre du Verre est une couleur, il est l'ouvre, ou une partie de l'ouvre. Et les couleurs de l'oeuvre agissent comme son titre. Le titre est ainsi paradoxal deux fois: il n'a pas plus d'affinité avec le contenu de l'ouvre que les couleurs n'en ont avec les parties d'ouvre qu'elles traittent [18].

In seguito Lyotard esamina la cerniera che regge il dispositivo spaziale del Grand Verre. Lo spazio che caratterizza è uno spazio eterogeneo che Duchamp ottiene innestando dimensioni diverse fra loro. A questo proposito Lyotard ritiene importante segnalare l'influenza che, come testimoniano gli scritti duchampiani, ebbero le ricerche  in campo matematico, fisico-chimico dei primi decenni del XX secolo.. Più precisamente dietro il lavoro duchampiano Lyotard segnala le teorie delle grandezze misurabili di Poincaré, il quale, a inizio secolo, riprendendo il lavoro di Dedekind sulla costruzione di spazi n-dimensionali di là della forma intuitiva che ci pone lo spazio percettivo - quello assoluto Kantiano -, introdusse un nuovo modo di suddividere lo spazio. Egli affermò che  lo spazio 3-dimensionale era divisibile in tagli (cioè dimensioni dette superfici). Si tratta di continui bidimensionali divisibili a loro volta in tagli a una dimensione, cioè le linee. Ma essendo anche queste ultime dei continui, esse potevano essere divise in tagli detti punti, che costituivano l'unità minima per la divisione dello spazio, e che, quindi, non potevano essere considerati dei continui.

Ora, Lyotard sostiene che Duchamp abbia voluto proseguire nella direzione tracciata da Poincaré, quando ha ipotizzato un continuo 4-dimensionale tagliabile in continui a tre dimensioni. Lyotard chiarisce questo punto della riflessione di Duchamp in questo modo: ammettendo che si può affermare che lo spazio tridimensionale è cosi detto perché  una linea di una superficie appartiene sia a quel continuum bidimensionale che ad un altro dello stesso ordine, allo stesso modo si potrà sostenere che un estensione è 4-mensionale quando una superficie di un volume, oltre ad appartenere a quel continuum tridimensionale, apparterrà anche ad un altro volume. Di conseguenza, la proprietà di un continuum di essere necessariamente un'intersezione con un continuum dello stesso ordine - vale a dire quella che è definita «potenza di taglio», - è propria del volume e non della superficie. A tal proposito Lyotard scrive: Ainsi l'image d'un angle 4-dimensional pourrait être donnée, pense Duchamp, par la coupure de deux continuums 3-dimensionnals, par exemple l'intersection de deux espaces virtuals le long d'un «plan-charnière» (...) L'angle, ligne brisée, est donc ici le «plan-charnière» (la charnière) d'intersection de deux espaces dans le continuum; et le sommet de cet angle est une  surface ; mais dans l'espace tridimensionnel de la perception visuelle, cette surface ne sera perçue que comme la ligne  commune aux deux plans du miroir biface. De même que le sommet d'un angle est un élément qui appartient indiscernablement à au moins deux continuums unidimensionnels, les deux cotés de l'angle, de même la charnière 4-dimensionnelle est un élément qui appartient à au moins deux  continuums tridimensionnels (les deux espaces virtuels rèfléchis dans les deux faces du moiroir [19].

Inoltre, Lyotard riconosce a questa virtualità una proprietà particolare: l'irrapresentabilità nello spazio percettivo di tutti gli esperti dei suoi oggetti.

Ma torniamo al Grand Verre. Lyotard sostiene che La mariée mise à nue par ses cèlibataires, même sia la messa in opera delle ricerche duchampiane sullo spazio. Ispirato anche dalle Notes delle Boîtes di Duchamp, dove si possono leggere gli appunti dell'artista sulla fabbricazione di parti dell'opera, nonché le descrizioni analitiche, nel Grand Verre Lyotard individua un esempio d'innesto  della quarta dimensione su oggetti tridimensionali. L'opera in questione è divisa in due parti, quella superiore - vale a dire «lo spazio della sposa»-, e quella inferiore , cioè «l'officina celibe»: esse presentano le loro forme in uno spazio tridimensionale. Nella parte superiore, a sinistra, la presenza dell'oggetto «Impiccato femmina», presenta la natura tridimensionale-cubista delle forme, ma spartita in più elementi; diversamente in alto a destra, si è ottenuto un effetto di profondità tramite lo sbattimento delle pezze di garza esposte all'azione del vento. Partendo dalle riflessioni di Duchamp sullo spazio, Lyotard ci segnala che l'unità di questi oggetti sarebbe da ricercare in una figura della quarta dimensione. Qui il risultato dello «Spazio della sposa» sembrerebbe essere un racconto produttivo unificato ma con spazi multipli. Lyotard sostiene anche l'idea di una possibile proiezione dello «spazio della sposa»: esso non sarà, però, concepibile secondo i canoni della costruzione legittima della geometria euclidea. Scrive il filosofo circa questa possibilità in: Son principe comporte le jeu d'une variable non contrôlée au sein d'un groupe de contraintes définies: hasard et précision [20].

Per quanto concerne la parte inferiore del Grand Verre, cioè l'«Officina», gli oggetti celibi sono disposti secondo la prospettiva classica, quindi, secondo un punto di fuga posto sulla linea dall'orizzonte. Ma anche qui Lyotard individua l'azione della figura dispettiva. La prospettiva che ne risulta subisce un effetto di ritorsione, poiché le linee che la sostengono finiscono per risolversi negli oggetti celibi, ossia in oggetti che in quel contesto hanno perso la loro funzione  pratica, diventando qualcos'altro da loro stessi.

Ma Lyotard ci segnala un altro effetto di cerniera nell'«Officina»: la regione inferiore pur risultando in tutte le sue parti, sul piano del vetro, la proiezione prospettica di un cubo profondo strutturato secondo un unico punto di fuga,  trova all'orizzonte un punto di arresto creato dalle sbarre mediane. Questo limite è in Duchamp un operatore di rallentamento, o meglio un trasformatore: accade che  tramite l'inserimento di un'ulteriore dimensione (il taglio) la linea dell'orizzonte diventa un operatore in grado di trasformare quel ritardo in «abbondanza di elettricità». Grazie a questo trasformatore lo spazio esita sulla propria identità e diviene fluttuante. Nell'economia plastica dell'opera la linea dell'orizzonte corrisponde alla  «trasversale inferiore» e si accompagna ad altre due linee [21]. Una di queste è la «trasversale superiore», che corrisponde al lato inferiore della cornice dello spazio-sposa vista dall'occhio tridimensionale reale dell'osservatore. Secondo Lyotard anch'essa risulta essere un piano cerniera. Così leggiamo sempre in "Charnières": elle est une ligne dans le plan du verre, elle aussi le profil d'un plan dans l'espace 3dim virtual de la région supérieure, mais comme ce plan est lui-même la projection d'un volume 3dim situé dans l'espace 4dim où  se tient le vrai corps de la femme,  cette ligne est donc aussi la trace (plan 2dim) de la trace  (volume 3dim) d'une puissance qui ne comporte que  dans l'étendue 4dim [22].

Pertanto, la linea che nasconde il piano cerniera, nasconde anche il volume cerniera, che è necessariamente un angolo in estensione 4-dimensionale.

Infine, Lyotard esamina la «trasversale intermedia» formata dalle linee di contatto  delle due strisce di vetro. In questo caso egli ravvisa l'azione di cerniera nella posizione della trasversale; essa fa da cerniera rispetto alle altre due: quella superiore con funzione 2-dimensionale, 3-dimensionale e 4-dimensionale, e quella inferiore con funzione 2-dimensionale e 3-dimensionale. Lyotard parla di essa come di una «cerniera paradossale» poiché segna la simmetria fra le due parti e la loro incongruenza raddoppiata.

La trasversale mediana articolerebbe come suoi battenti due proiezioni di due spazi 3-dimensionali virtuali, ma al tempo stesso, articolerebbe due figure 3-dimensionali (virtuali), di cui, come abbiamo visto, quella inferiore ha come modello  una figura accessibile all'occhio 3-dimensionale, mentre quella superiore rinvia ad una figura sconosciuta e propriamente invisibile, che non opera solo come cerniera 4-dimensionale tra due spazi 3-dimensionali omogenei, ma come cerniera a n-dimensioni tra uno spazio di potenza dimensionale 3 e un altro - quello della sposa - di potenza dimensionale 4. È da immaginare, quindi, ancora un supplemento all'estensione 4-dimensionale che lascia  in conto il problema della rappresentazione. Ecco perché Lyotard asserisce la caratteristica principale del Grand Verre è quella di sfuggire a qualsiasi effetto di controllo e di sintesi: le dissoluzioni degli insiemi visivi innescate dal lavoro duchampiano non hanno come fine quello di ritrovare un corpo  ancora più originario di quello dell'origine, aprendo ad un mondo senza referente stabilito. L'unica ambizione che Lyotard riconosce a Duchamp è quella di voler accecare l'occhio che crede di vedere qualcosa, fare, quindi, una pittura della cecità tramite invenzioni o trasformatori. Non per questo Lyotard considera Duchamp animato da qualche intento didattico. Ciò che il filosofo apprezza di Duchamp è proprio la sua capacità di mettere in causa lo statuto dell'opera d'arte classica senza mai divenire un teorico di questo sconvolgimento. L'oscurità delle frasi duchampiane e del destinatario della sua opera permette all'artista di non cadere in un discorso  teorico e unitario, che ridurrebbe la portata eversiva del suo lavoro, di realizzare, quindi, una critica alla società che non è solo estetica ma anche politica.  Scrive Lyotard: « Sa phrase appelle nos phrases à  commenter sentencieusement sa phrase» [23].

Ecco cosa deve fare l'opera d'arte: non mirare alla comprensione del pubblico, ma suscitare degli effetti non immediatamente decifrabili, che, per contro, generano il commento. Lyotard ricorda che solo a noi spetta il compito di commentare il suo lavoro; ci parla di commentare ma non di "tentare di comprendere" e di "pensare di aver capito"; per questo motivo ci invita anche a non prendere come definitiva la sua lettura di Duchamp. C'è sempre qualcosa nell'opera di Duchamp, e più in generale nell'opera d'arte moderna, che rimane incommentabile. Per questo motivo il filosofo ci invita sin dall'inizio della sua analisi ad ostentare non tanto la comprensione della frase duchampiana, quanto la sua incomprensibilità, dalla quale prende vita la creazione di significati sconosciuti all'autore stesso, e a procedere nell'esaltazione del non-senso e delle sue potenzialità.

Per concludere, possiamo affermare che Duchamp rappresenta per Lyotard l'artista che per primo o meglio di chiunque altro ha sposato l'adesione al discorso non unitario, raccogliendo la sfida dell'inconsistenza del discorso, che non si risolve in un puro non-senso, ma che si compone contemporanea

mente e contraddittoriamente di elementi consistenti e inconsistenti che, trasformati per mezzo di determinati operatori, sono resi indistinguibili.

 

[A cura di Massimo Cardellini]

  

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1 marzo 2017 3 01 /03 /marzo /2017 18:42

Al Tempo dell'Occhio Cacodilato

 

Panorama bio-icono-bibliografico dei sessanta firmatari di L'Occhio Cacodilato di Francis Picabia (1921)

 

 

30 juillet 2006 

 

L'arme à l’œil  

En attendant la réception de cet ouvrage tant recherché *, et donc enfin retrouvé [Au temps du Bœuf sur le toit 1918–1928, Introduction de G. Bernier, suivie d’un texte inédit de Henri Sauguet – Artcurial – 1981, Paris – In-4 broché, 114 pages], trois indications bibliographiques relatives à la signature de Duchamp et à la reproduction de L’Œil Cacodylate :  

  

  

  

  Détail de la plaquette hors-commerce référencée ci-dessous :

  

  

 

73ème entrée de de ou sur Marcel Duchamp ou Rrose Sélavy chez Zumba, Le petit catalogue(Catalogue approximatif, chronologique et provisoire, publié par l'office pour le rayonnement culturel de la place Clichy - Zumba, mars 2002)

 

 

 

Note 271 in Marcel Duchamp, Notes, Centre national d'Art et de Culture Georges Pompidou, Paris, 1980. Présentation et traduction de Paul Matisse. Réédition Champs Flammarion, Paris, 1999.

 

 

" Photo-phrase / sur le tableau des signatures / chez Moïsès au Bœuf - / Francis Piqu'habillarrose Sélavy (?)"

 

 

[...]

 

 

Autre indication bibliographique (la réception de cet autre ouvrage serait un plus pour mes recherches sur Clément Pansaers et les activités éditoriales dada en Belgique) :

 

 

Ça ira - Revue mensuelle d'art et de critique - Collection complète 1920 - 1923 (réimpression). Bruxelles, Editions Jacques Antoine, 1973. Un vol. in-4 de 210 pp., illustrations en noir, reliure d'éditeur en slivertex crème.

 

 

[...]

 

 

Enfin, deux indications radiophoniques plutôt alléchantes :

 

 

1)

 

Archives ina radio Non consultable [Comment ça, "non consultable" ?!] Titre propre Le Paris des Années 20 ; 1 : la renaissance Titre collection Euphonia Chaîne de diffusion France Culture Date de diffusion 09.05.1988 Heure de diffusion 143000 Durée 010000 Thématique Musique instrumentale ; Musique vocale ; Variétés Genre documentaire ; Emission à base d’archives ; Emission à base de disques Générique PRO, Casting François ; REA ; Pruvot Jocelyne ; PRE ; Castang François Descripteurs Milhaud Darius ; Schoenberg Arnold ; Stravinski Igor. Poulenc Francis ; Années . 1920. ; musique Descripteurs lieux Paris Résumé Le Paris des Années 20, 1 : la renaissance. Archive I.N.A : Voix de Max DEUTCH, Jean COCTEAU, Henri SAUGUET, Pierre BERTIN, Charles de NOAILLES, Jean WIENER, Georges AURIC, Louise WEISSE, Marthe CHENAL, Reynaldo HAHN, Marie Blanche de POLIGNAC, Henri VARNA et Igor MARKEVITCH. « La réclame » : Pierre-François PISTORIO Montage de témoignages : - Jean WIENNER : la vie musicale à Paris à l’époque de « Bœuf sur le toit », les créations musicales en 1920. - Marthe CHENAL : la liesse populaire le 11 novembre 1918 place de l’Opéra. - George AURIC : l’ambiance au « Bœuf sur le toit » en 1921. - Jean COCTEAU : les premiers groupes de • jazz • A Paris. - Pierre JAMET : la vie musicale dans les années vingt... Société de programmes Radio France Origine du fonds INA- Radio France Source du fonds BOB Production PRD, Paris : Radio France (RF), 1988 Type de date D Id notice 00343697Identifiant matériel 88c03512S0102

  

2)

 

 

Archives ina radio Consulté Titre propre le bœuf sur le toit Titre tranche horaire Les nuits de France Culture Chaîne de diffusion France Culture Date de diffusion 09.09.2000 Heure de diffusion 010000 Durée 050000 Thématique Art Genre Documentaire Générique PRO, Chavasse Paule ; REA, Frémy Evelyne ;REA, Drouet Marie Rose ; PRE, Chavasse Paule, PAR, Antoine André Paul ; PAR, Asturias Miguel Angel ; PAR, Auric Georges ;PAR, Bertin Pierre ; PAR, Bolland Adirenne ; PAR,Centore Denise ;PAR,Coquet James de ; PAR, Milhaud Darius ; PAR, Monnier Mare ; PAR, Rivière Georges Henri ;PAR, Sauguet Henri ; PAR, Tailleferre Germaine ; PAR, Wiener Jean ; PAR, Weiss Louise Descripteurs création artistique ; littérature ; musique ; spectacle ; théâtre ; café bar (Le bœuf sur le toit) ; Entre deux guerres ; années ●1920● ; histoire Descripteurs lieux Paris Résumé - Le bœuf sur le toit ouvre le 10 janvier 1922. - Entretien avec Georges AURIC, avec Jean WIENER, son duo avec Doucet. Le groupe des six, la musique, le ● jazz ●, le défoulement de l’après guerre de 14-18. - Archives, le témoignage de Marie LAURENCIN. - 1h30 : rappel des événements de l’année 1921. Archives de l’époque sur Landru, le match de boxe de Carpentier, l’intervention de la balnographie. - 2h01 : George Henry RIVIERE, sur le duo Wiener-Doucet. - 2h21 : Darius MILHAUD au sujet de son morceau intitulé « Le bœuf sur le toit ». Son travail avec COCTEAU, le spectacle à la comédie des Champs Elysées, la danse. - 2h30 : Denise CENTORE en 1920. - 2h44 : évocation de la théorie de la relativité, les découvertes en sciences physiques, en chimie, la découverte du BCG. - 3h00 : Georges LANGELAAN sur son adolescence. - 3h05 : Adrienne BOLLAND sur ses exploits en avion au dessus de la Cordillère des Andes. - André Paul ANTOINE, fils d’Antoine fondateur du « Théâtre libre » évoque ses souvenirs. - 3h24 : témoignages des Georges AURIC, Pierre Bertin et archives de Francis POULENC et COCTEAU sur la création des « Mariés de la Tour Eiffel ». - Interview de James de COQUET, journaliste au Figaro, qui parle de sa jeunesse et des nuits du « Bœuf sur le toit ». - Interview de Marie MONNIER, sœur d’Adrienne MONNIER, la libraire d’Odéon . - 4h28 : évocation du tableau de Picabia « l’œil » sur lequel chacun des artistes apposait sa signature. Le salon littéraire de Missia SERT. - 4h36 : Madeleine SABINE évoque la mode, l’émancipation de la ferme, la disparition du corset. - Kurt WEILL et ses créations ? - Pierre BERTIN, comédien chanteur, évoque la vie mondaine, les salons littéraire, Marie MONNIER sur l’activité de sa sœur. - 5h13 : Elise JOUHANDEAU et la danse. - 5h27 : Youki DESNOS - 5h35 : Henry SAUGUET. - 5h41 : Miguel ASTURIAS. - 5h45 : Louise WEISS. Société de programmes Radio France Origine du fonds Radio France Source du fonds BOB Production PRD, Paris : Radio France (RF), 2000 Date d’enregistrement 10.12.2019 Type de date R Notes DIFFUSION : 1ère diffusion le 1er janvier 1972 Id notice 01182857 Identifiant matériel 00C03372S0191 Document n° 4 (Le bœuf sur le toit) Vers 2 h10 Evocation de l’utilisation du Jazz par le musicien du groupe des six Vers 2h 20 : Milhaud parle de son œuvre/il poursuit en expliquant la « contamination » de la musique populaire de Paris (accordéon, piston) par jazz

 

 

Quels programmes !

 

 

* Bien avant mes premières recherches sur L’Œil, depuis cette après-midi de 2001 où je l’aperçus dans la vitrine de la librairie Henri Vignes (57 rue Saint Jacques – 75005 Paris). Une petite hésitation et hop, le livre fut vendu le temps de la réflexion !

  

 

LINK:
L'arme à l’œil

 

 

09 janvier 2006

 

D'abord c'est d'ailleurs

 

 

 

 

  

 

Tombe de Marcel Duchamp (cimetière monumental de Rouen)
  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

   

Marcel Duchamp, Notes (fac-similés publiés en 1980 par les éditions du Centre d'art et de culture G. Pompidou) © Succession M. Duchamp et Paul Matisse.

 

 

Avant de rependre ce blog, actualité Duchamp oblige (Paul Franklin m'informe à ce sujet d'un article paru dans le New York Times) et pour répondre à la quête de Jacques Barbaut, ces trois documents relatifs à l'épitaphe de Marcel Duchamp.

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2 febbraio 2017 4 02 /02 /febbraio /2017 18:54

Al Tempo dell'Occhio Cacodilato

 

Panorama bio-icono-bibliografico dei sessanta firmatari di L'Occhio Cacodilato di Francis Picabia (1921)

 

 

Erratadada

Per rispondere parzialmente a George Baker. Quigneron non ha soltanto firmato, come indicavo erroneamente nel post dedicato alla riproduzione delle firme e dei commenti e che poi ho corretto. Questo sconosciuto ha scritto il seguente commento: Amo Hania e Auric. Senza rancore. Diventa urgente procurarmi una riproduzione fedele di L’Œil (tiraggio di Man Ray) alo scopo di scandagliare più avanti qualche altro dettaglio, soprattutto i più piccoli collage che sono al presente quasi del tutto spariti. Un prossimo post presenterà questi collage e, se possibile, le loro fonti. Un ingrandimento selvaggio mi permette di proporre qui il profilo di Marthe Chenal:

Infine, dopo aver sfogliato l'insieme dell'iconografia Picabia, ho ritrovato la fotografia a partire dalla quale è stato realizzato il collage del ritratto di Picabia sull'Œil.

 

Questa fotografia di Picabia è stata riprodotta, indubbiamente per la prima volta, sul n° 14 (novembre 1920, pagina 6) di 391:

E' lo stesso ritratto che Picabia utilizzerà per il suo famoso Tableau Rastadada (1920), presente attualmente nella favolosa biblioteca di Paul Destribats.

 

[Traduzione di Massimo Cardellini]

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1 gennaio 2017 7 01 /01 /gennaio /2017 07:00

 

 

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NOSTRA INCHIESTA

 

(FINE) [1]

 

Terminiamo oggi la pubblicazione delle lettere che ci sono pervenute. Ricordiamo che in ogni numero - e non da un numero all'altro - abbiamo seguito nel pubblicarli l'ordine inverso delle nostre preferenze, allo scopo di mantenere l'interesse alla lettura e di evitare ai nostri corrispondenti la sorpresa di un commento.

 

PERCHÉ SCRIVETE?

 

 

Marius André

Scrivo perché ne provo il bisogno e che è uno dei migliori mezzi che ho trovato per vivere nella gioia.

Scrivo di tanto in tanto una poesia provenzale perché il lirismo che è in me vuole essere espresso nella lingua materna e questo fa piacere a qualche amico.

Faccio della critica letteraria e dei lavori storici per la difesa di ciò che so essere la verità. Credo compiere così, nel mio piccolo angolo e a modo mio, il mio dovere di cittadino.

 

Jacques Copeau

Rispondo alla vostra circolare del 1° ottobre.

Ho estremamente poco tempo per scrivere. E' per questo che mi sforzo di non scrivere che per dire qualcosa.

 

Berthe de Nyse

Scrivere è per me il più delicato dei godimenti, la più squisita delle gioie e la più efficace delle consolazioni.

E' spinta da una forza interna che prendo la penna, mentre nel mio pensiero la frase è già interamente disegnata.

 

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Il Dolore è per me un fecondo ispiratore, scrivo anche per cantare l'Amore, e in quanto alla Gioia, bisogna che essa sia brillante e la fine di un'angoscia affinché io provi il bisogno di celebrarla a voce alta e non nella calma e solitudine.

Scrivo anche, per prolungare l'emozione causata dalla vista di un raro paesaggio, per difendere le idee che mi sono care e sforzarmi di farle trionfare. La Sincerità e la Passione sono in sintesi i motivi maggiori che mi hanno sempre indotta a scrivere.

 

Tancrede Martel

Per obbedire a un'imperiosa vocazione, ciò che Théodore de Banville chiamava, "l'amore per il lauro". Del resto, i miei libri: Blancaflour, Rien contre la Patrie, Le Prince de Hanau e altri, hanno già risposto per me.

 

Albert Keim

Mi sembra che si scriva così come si vive, così come si respira, così come si ama, così come si soffre...

L'arte, per noi l'arte letteraria, è un approfondimento della realtà.

Si tratta dunque di fissare degli esseri e delle cose effimere con il loro carattere eterno. Questa è la nostra volontà più o meno chiara. Ah, che strana impresa trarre dal nulla la scintilla di Dio!...

Passiamo il nostro tempo ad ascoltare il nostro cuore battere con quello degli altri, a dire la povertà, così come lo splendore umani.

 

Octave Houdaille

Per dar slancio allo sciame un po' confuso delle idee soggettive e farle cantare nella musica delle parole.

 

Il cavalier André de Fouquières

Scrivo - perché considero che il libro e il giornale sono delle tribune che mi permettono di esporre le mie idee e difenderle e di fare se possibile degli adepti.

 

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E' un grande piacere personale ed è qualche volta la mia soddisfazione per altri.

Quando ho pubblicato il mio viaggio sulle Indie, desideravo che il lettore fosse impregnato delle bellezze e degli splendori dell'Oriente.

Quando scrissi sulla Tradizione, mi illusi, forse, ma spero idealizzare la nostra società che, ahimè! si demoralizza e si livella ad oltranza.

 

Jeanne Landre

Scrivo perché questo mi permette di dire ciò che penso, senza vedere la faccia di coloro a cui lo dico.

 

Henry D. Davray

Non ho più tempo per scrivere. Detto, anche per telefono, quando mi chiede di dire qualcosa su un argomento che più o meno conosco.

 

Paul Dermée

a) Per far arrabbiare alcuni dei miei vicini.

b) Per far loro scrivere grottescamente che non si può arricchirsi se non saccheggiando il tronco dei poveri.

 

Edmond Teulet

Mi sono spesso chiesto la domanda: perché la fonte scaturisce da sé e l'uccello canta? senza mai risolvere il problema.

Pensandoci bene, forse volete dire: a quale scopo?

Allora, risponderei che esso è molteplice e mutevole come il crepuscolo, tuttavia immutevole, poiché ho la sensazione di essere impressionato dall'amore per il bene e per il bello nella giustizia e l'ideale.

 

Edouard Dujardin

Perché uno scrittore scrive? E' a mio avviso, chiedere: perché un melo produce delle mele? Bernardin de Saint-Pierre avrebbe senz'altro risposto che

 

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i meli avevano uno scopo e che questo scopo era quello di fornire agli umani una materia prima per le frittelle. Credo meno a questa finalità che al compimento di una funzione. La funzione compiuta, e cioè la mela giunta a maturità, il giardiniere la coglierà, il mercante la porrà nel suo paniere, la cuoca la cucinerà, e l'oggetto servirà a guarnire una tavola, a meno che non la si utilizzi nei confronti di un oratore impudente. Un uso non è uno scopo.

Che l'opera dello scrittore nasca ingenua, Nietzsche avrebbe detto innocente, come un bel frutto ricco dei succhi della terra e accarezzato dal sole, e si scoprirà che sarà, del tutto, bella agli sguardi e confortante al cuore degli uomini, o castigo alle insolenze.

Scrivendo, lo scrittore compie una funzione; Dio (se posso esprimermi così) fa il resto.

 

Camille Mauclair

Ho voglia di rispondervi con la Carmen: "Canto per me stessa, e credo non sia vietato cantare".

Scrivo innanzitutto perché è per me una passione e una consolazione. Soddisfo un desiderio innato. Poi, scrivo per spingere gli altri verso ciò che amo e a farglielo meglio capire.

Infine, scrivo perché adoro il lavoro, e questo lavoro è quello che più mi piace. Non essendo affatto un letterato né arrivista, e vivendo nel mio angoletto, rimpiango enormemente che il fatto di scrivere costituisca anche un mestiere: un maledetto lavoro al quale devo chiedere il pane quando avrei voluto non chiedergli che delle idee e dei sogni. Ma per ogni altro mestiere sarei stato inadatto: tento dunque di esercitare questo con onestà e anche piacere.

 

André Lebey

Scrivo perché non posso fare altrimenti. E direi che non si ha che una scusa per scrivere, ed è, infatti, di non poter far altrimenti.

 

inchiesta dada12

 

La Contessa de Noailles

Scrivo perché il giorno in cui non sarò più

Si sappia come l'aria e il piacere mio siano piaciuti,

E che il mio libro porti alla folla futura

Quanto amavo la vita e la felice natura.

 

 

Léon Balzagette

Perché quel bambino sulla strada fischia seguendo la grata che sovrasta la strada?

Perché, nell'uscire dal baratro di anni miserabili, conserviamo ancora, malgrado tutto, inestirpabile, la vecchia fede nell'uomo e il mondo?

Perché questa vita che non è più vita, perché è troppo impregnata di fresca morte, conserva tuttavia un aroma?

Perché ho rabbrividito di benessere e di emozione ritrovando, alla fine dell'estate, il fogliame e le acque e i cieli famigliari?

Perché, perché?

Mi sembra che se potessi rispondere a una di queste domande, meglio che con un'altra domanda, saprei dire anche perché scrivo.

 

Louis de Robert

Scusatemi di non poter rispondere alla vostra domanda. Quando non si è più giovani, non si è più tentati di discutere della propria arte: si preferisce esercitarla. Perché scrivo? Non ne so nulla. Probabilmente perché è la sola cosa che mi piaccia fare.

 

Jacques Dyssord

Perché non posso fare altrimenti e a questo proposito, ascoltate quest'apologo: "C'era una volta, al castello di Belle-Lurette, a due passi dalla Spagna, una madre ammirevole che si era augurata di fare di suo figlio un santo. Non vi è miglior modo per attirare l'attenzione del Maligno.

 

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Il figlio cominciò molto presto il suo noviziato di prodigo e un giorno mentre baciava le lacrime versate da sua madre per una delle sue recenti malefatte, lei gli disse:

"- Figlio mio, perché mi fai piangere?

"- Perché non posso fare altrimenti, egli rispose.

E si guardarono a lungo in volto".

 

F. Vanderpyl

Non mi avete domandato perché scrivo. Avete ragione...

Io non scrivo, io urlo.

 

Maurice Leblanc

Dopo venticinque anni di lavoro e due o tre dozzine di romanzi pubblicati, sarebbe difficile analizzare le ragioni per le quali si è cominciato a scrivere. Ogni mattina si prende la penna perché non si può più fare altrimenti altrimenti si rischia il malessere, l'inquietudine e il senso di colpa. Vi è qui di fronte a se stessi, allo stesso tempo un obbligo morale, una necessità fisica. La santità dello spirito e del corpo, l'equilibrio stesso del sistema nervoso, dipendono dal nostro impegno quotidiano, al quale ognuno di noi crede lealmente sia stato destinato.

 

Jean Pellerin

Se vi rispondessi "scrivo perché scrivo" giudichereste la risposta insufficiente - avreste ragione; impertinente - avreste torto...

Tuttavia, non vedo veramente altra spiegazione da fornire - anche a me stesso.

 

André Germain

Mi sembra che sia alla contempo una domanda generale e una motivazione individuale che mi ponete.

Evidentemente, è senza nessun motivo legittimo che per la maggior parte scriviamo.

 

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Detto ciò, comprenderete che io non voglia rispondere a mio nome. O formulerei un'ammissione di estrema umiltà o commetterei un atto di sufficienza.

Gli eccessi mi ripugnano.

 

Sébastien Voirol

Per tentare di esprimere con precisione un ideale complesso.

Per aver così di tanto in tanto la sensazione gradevole di trionfare su una difficoltà.

Per rendere omaggio alla semantica.

Per far imbestialire alcuni i cui giudizi mi sembrano bassi.

Per interrompere con un lavoro adeguato un sogno disperso e senza eguali.

Per lasciare la debole traccia di una individualità la cui formazione presenta un interesse relativo e per almeno altre 22 ragioni.

 

Raymond Radiguet

Un uomo ragionevole non può agire senza motivo.

Chamfort

E' sempre penoso riconoscere la di Julius de Baraglioul.

L'omicidio, come la letteratura, non è alla portata di tutte le anime. Aspettavo la vostra domanda per identificarmi con Lafcadio. Senza ragione, commette un crimine: ragione di più per considerarlo non sprovvisto di serietà.

Caro Julius, se mi denunciate alla giustizia di questo paese, fingerò di aver "commesso" delle poesie allo scopo di arricchirmi.

(Chiedete piuttosto ai vostri lettori: perché leggete?).

 

Jacques-Emile Blanche

Prima di leggere la lettera del signor Tristan Tzara, avrei risposto, pressappoco:

"Se si scrive, non è che un rifugio: da ogni punto di vista". Ma è troppo tardi. Dunque:

"Non ho imparato a suonare il violino", oppure:

"E' per ricominciare le gesta della mia prima infanzia.

 

 

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Henri Hoppenot

La domanda posta da voi a quei "rappresentanti più qualificati delle diverse tendenze della letteratura contemporanea" rischia d'interrompere la carriera dei più sinceri tra di loro. Cammino nella vita da otto giorni, preceduto da questo punto interrogativo e forse non scriverò mai più.

Ho il profondo dispiacere di non potervi dire che scrivo per guadagnare del denaro. Un simile motivo, infatti, mi giustificherebbe pienamente ai miei occhi e ho tanto più dispiacere a non poter invocarlo perché tutti i nostri futuri guadagni d'autore non basteranno ad ammortizzare le spese sconsiderate che comportarono un tempo per la mia borsa di giovane la stampa di alcuni libricini indifendibili.

Fuori da quest'uso del cervello-strumento e questa trasmutazione dell'opera intellettuale in tutte le belle e buone cose che il denaro solo sa procurare, non trovo al fatto di scrivere che una sola ragione valida e colui che soltanto avrebbe potuto evocarla è morto.

Egli vi avrebbe forse detto: scrivo per liberarmi da tutto l'accidentale, per ricusare ciò che può distruggermi, per uccidere esprimendolo ciò a cui voglio sopravvivere. La mia opera è innanzitutto la negazione di ciò che non sono. Strappo da me le frasi e i ritmi come le parti di un indumento disgustoso e getto nella fossa comune questi stracci. Nudo e solo, rimarrei nel deserto.

L'uomo sincero è morto, e noi che scriviamo e scriveremo ancora, non lo faremo che per delle ragioni che vanno dal secondo al diciottesimo ordine del sentimento e lascio ai miei distinti confratelli la cura di esprimervi.

 

Francis Picabia

Non lo so davvero e spewro di non saperlo mai.

 

Knut Hamsun

Scrivo per abbreviare il tempo.

 

 

 

[1] Vedere i numeri 10 e 11.

 

[Traduzione di Elisa Cardellini]

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  • : DADA 100
  • : In attesa delle giuste celebrazioni che vi saranno nel mondo colto per il primo centenario del grande movimento Dada di arte totale, intendiamo parlarne con un grande anticipo di modo che giungendo la fatidica data molti non siano presi alla sprovvista grazie al mio blog.
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  • Amo l'arte in generale, di ogni tempo e cultura storica, soprattutto le avanguardie artistiche e le figure più originali ed eterodosse.
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